Ce livret s’inscrit donc dans la même logique que le LPC (Livret Personnel de Compétences). Il intègre dans une même application : le livret de compétences du socle commun et les bulletins périodiques des élèves avec également des éléments de suivi des élèves en difficulté (PAP, PPRE, suivi RASED ou à besoins particuliers (ULIS, UPE2A …). « Un outil pédagogique au service du suivi personnalisé des élèves »disent-ils au ministère, un outil pour constituer un véritable casier scolaire dans une logique de normalisation et de profilage des élèves.
Ce livret scolaire n’est ni plus ni moins qu’un nouvel instrument de fichage et de flicage ET pour les élèves ET pour les enseignants. il n’y a de plus aucune garanties quant à la maîtrise de l’utilisation par les usagers de ces données.
Une surcharge de travail et un contôle des enseignants
En ce qui concerne les enseignants, le renseignement de ce livret scolaire numérique va accroître leur surcharge de travail : un nombre toujours important d’items à évaluer renvoie à une vision morcelée des apprentissages qui ne permet en rien d’aider les élèves à progresser. Au contraire, ceci anéantit toutes tentatives de leur donner du sens. La saisie des compétences va aussi permettre un contrôle supplémentaire des activités des enseignants à chaque utilisation de cette application puisqu’elle pourra être utilisée par les chefs d’établissements ou les parents pour faire pression sur un enseignant afin qu’il évalue ou valide certaines compétences. De plus, le positionnement de plusieurs classes d’un même niveau au sein de la même école pourra être affiché d’où une mise en concurrence directe au sein d’une même école. Ce livret constituera un bel outil pour contrôler nos pratiques pédagogiques !!!
Un instrument de tri social pour filtrer les élèves
Ce livret scolaire numérique n’est finalement qu’un instrument de tri et de contrôle social pour orienter et filtrer les élèves afin de leur attribuer une place dans la hiérarchie sociale tout en justifiant les inégalités. Son but ultime n’est pas de prévoir une quelconque émancipation individuelle et collective, mais plutôt l’isolement et la stigmatisation d’un individu aux titres de ces résultats scolaires.
Pratiques pédagogiques alternatives contre injonctions institutionnelles normatives
La question de l’évaluation des élèves ne peut pas relever d’injonctions institutionnelles normatives. Cet outil prescriptif comme le LPC veut nous obliger à travailler par compétences et remettre en cause la liberté pédagogique de chacun. Les évaluations et leurs rendus doivent être des outils construits par les enseignants dans le cadre de leurs pratiques pédagogiques pour faire progresser les élèves à leurs rythmes en s’appuyant sur les acquis et les recherches des pédagogies alternatives.
Le Snuipp-FSU a demandé un moratoire et la publication du bilan de la phase test opérée par le ministère au printemps dernier. Un courrier en ce sens a été envoyé à la Ministre
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022