Le plan de développement du numérique à l’école, présenté par le ministre Luc Chatel au Salon de l’éducation, ne se donne malheureusement pas les moyens de ses ambitions.
Sans financement supplémentaire, le plan s’appuie sur un redéploiement interne du budget de l’éducation nationale de 60 millions sur trois ans, ciblés sur les ressources. Les mesures concernant l’école primaire sont même très en deçà des réelles attentes. A ce titre, elles ne répondent pas aux deux enjeux majeurs que sont la formation des enseignants et l’équipement numérique des écoles.
Concernant la formation, l’effort est illusoire. La délivrance du certificat informatique et internet (C2I) à partir de 2012 dans les nouveaux Masters, et la formation en ligne ne peuvent constituer un accompagnement adapté aux changements pédagogiques qu’induisent les nouvelles technologies. L’essentiel de la formation des enseignants reposera donc sur les seuls animateurs TICE, en nombre insuffisant quand il en existe encore dans les départements. Pour que les 320 000 professeurs des écoles bénéficient d’une seule semaine de stage, un plan de formation, étalé sur 5 ans, nécessiterait de financer 1 800 postes de remplaçants sur cette seule mission tous les ans. Ce n’est pas cette orientation que le budget 2011 a retenu, les financements en direction de la formation continue sont en baisse de 6 %.
Concernant les équipements, aucune proposition concrète n’est apportée pour assurer le financement et la maintenance des outils numériques dans le premier degré. Avec seulement 8,6 ordinateurs pour 100 élèves, l’école primaire française est très en retard par rapport à ses voisins européens.
La problématique des TICE est pourtant au coeur des compétences croisées entre l’Etat et les collectivités locales. Il est étonnant de constater que le ministère ne prévoit aucune convention de partenariat avec l’AMF ( Association des maires de France) et l’AMRF (Association de maires ruraux de France) pour clarifier les responsabilités de chacun. Sans cela et sans l’aide de l’Etat, beaucoup de communes n’auront pas les moyens de financer leurs écoles, accentuant encore les inégalités dans ce domaine.
Le SNUipp, demande une participation de l’État comme pour le plan école numérique rurale qui a connu un franc succès et la création d’un fond de péréquation pour aider les communes en difficultés à mener des investissements en faveur des technologies éducatives.
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022