« Nous sommes à un moment charnière pour l’école primaire. Vous devez envoyer un signal fort à nos collègues, du concret pour reconstruire la confiance : les salaires avec l’alignement de l’ISAE sur l’ISOE du second degré et l’amélioration de nos conditions de travail source d’une meilleure réussite des élèves sont nos 2 urgences ». C’est en ces termes que le secrétaire général du SNUipp-FSU a débuté son entrevue avec la ministre de l’Education nationale.
« Il faut avancer vite sur ces 2 sujets. Nous sommes de ceux qui pensons qu’on ne fait pas avancer l’école sans s’appuyer sur ceux qui la font vivre tous les jours, sans les valoriser, leur donner la fierté de leur métier. Des échéances importantes pour l’école sont devant nous : Education prioritaire, nouveaux programmes, maternelle,... Pour qu’elles réussissent, notre école a besoin d’enseignants revalorisés et de conditions d’exercice du métier améliorées (effectifs, formation continue, temps, confiance de la hiérarchie, révision des modalités d’inspection...). Ces exigences demandent que l’on y consacre les moyens budgétaires nécessaires ».
Pour appuyer notre propos, nous avons présenté à la ministre notre enquête dressant le portrait des enseignants du primaire :
« des enseignants engagés pour leurs élèves mais désabusés par des injonctions contradictoires, déçus et en colère sur la réforme des rythmes, insuffisamment soutenus face aux difficultés scolaires ou pour intégrer les situations de handicap, insuffisamment valorisés, notamment à cause du blocage des salaires ».
Nous lui avons demandé d’ouvrir des discussions sur la revalorisation de nos salaires et la redéfinition de nos obligations de services.
Nous voulons aboutir à une programmation rapide pour aligner les salaires et les perspectives de carrière des PE sur celle du second degré.
« Même qualification, même reconnaissance avec une parité de l’ISAE sur l’ISOE eu plus vite. Il faut répondre au décrochage salarial des enseignants du primaire dont s’est encore fait l’écho l’OCDE dernièrement » dans la perspective de la réduction de celui-ci.
Nous voulons discuter de notre temps de service dans une perspective de diminution de celui-ci. Cette discussion a eu lieu pour le second degré. Mais pas pour le primaire. Là , encore l’OCDE explique que les PE français font beaucoup d’heures dont beaucoup ne sont pas reconnus par l’institution.
Le cadre des 108 H explose.
Depuis leur mise en place, ni l’aide personnalisée, ni les APC n’ont démontré leur efficacité réelle pour la réussite des élèves. Avec les contraintes d’organisation liées aux nouveaux rythmes, la perspective de nouveaux programmes, elles paraissent plus inadaptées encore.
Nous en demandons la fin. Nous appelons les équipes à utiliser librement ce temps. Nous sommes des professionnels. Nous avons besoin de confiance.
A ce titre, nous appelons à ne pas faire remonter les tableaux de contrôle des 108 heures.
Nous avons défendu le dossier de la direction d’école.
La simplification administrative annoncée à cette rentrée est décevante. Nous avons demandé que les discussions avancent dans les départements pour aboutir à des simplifications concrètes en termes d’enquêtes, de sollicitations administratives trop abondantes. A ce titre, nous avons alerté la ministre sur l’avenir des aides administratives à la direction d’école. Près de 10 000 arrivent en fin de contrat à partir de mai prochain. Nous avons demandé des engagements concernant le renouvellement de leurs contrats.
Nous sommes intervenus sur le droit syndical pour exiger que les professeurs des écoles bénéficient d’un exercice plein et entier de ce droit, comme l’ensemble des fonctionnaires.
Nous avons dénoncé le nouveau cadre règlementaire qui restreint ce droit. Organiser deux réunions sur les trois annuelles hors temps élèves rend la participation des collègues quasi impossible. Qui peut croire que les collègues rajouteront à leur semaine de neuf demi-journées, une réunion de trois heures le mercredi après-midi ou le samedi matin ? Quant à la troisième, possible sur le temps élèves, la circulaire précise qu’elle doit s’accompagner d’une prise en charge par chaque école des élèves pendant l’absence de chaque enseignant. On voit bien que les Dasen vont pouvoir s’appuyer sur ce texte pour s’opposer à la participation des collègues.
Nous avons prévenu la ministre que l’application de cette circulaire serait source de conflits dans les départements. Nous lui avons dit que nous appellerions les personnels à participer largement aux réunions organisées par le SNUipp-FSU sur le temps élèves et à faire valoir ainsi leur exigence d’un exercice plein et entier du droit syndical. Nous lui avons dit enfin, que nous nous opposerions à toute forme de sanctions, y compris en saisissant si nécessaire les juridictions compétentes.
A l’écoute, la ministre s’est dit sensible à nos arguments : sur la direction d’école par exemple, elle a pris note de notre alerte.
Elle a dit aussi partager notre diagnostic sur la situation des enseignants du primaire. Elle a rappelé que l’alignement des salaires et des carrières des PE sur le second degré était une perspective pour le gouvernement. Une perspective ? Mais, le SNUipp-FSU demande une mesure concrète. Sur le droit syndical, la ministre a dit qu’elle allait regarder le sujet.
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022