Un rapport de l’Inspection générale estime que "cette rentrée ne prépare pas l’avenir". Dans un communiqué, le SNUipp demande au ministre l’abandon des suppressions de postes prévues pour 2011.
C’était un document censé rester confidentiel. Et pour cause ! le rapport de l’IGAENR* intitulé "Synthèse sur la préparation de la rentrée scolaire 2010" a ceci "d’explosif" qu’il plaide pour une tout autre politique budgétaire en matière d’éducation. Les avis des acteurs de terrain, chargés de la mise en oeuvre des politiques ministérielles sont peu nuancés : dans certains domaines, comme les crédits de fonctionnement ou les suppressions de postes, les seuils d’alerte sont atteints, voire dépassés. Pourtant, alors que se profile le prochain budget, il faudra bien trouver où couper encore dans ce qui est déjà insuffisant pour un fonctionnement normal du système.
L’objectif de ce rapport n’est en rien de critiquer la politique ministérielle. Il se contente d’énumérer ce qui n’a pas été suffisamment prévu, budgété, voire même annoncé et qui occasionne de sérieuses difficultés sur le terrain. Ces difficultés sont estimées plus importantes, pour cette année scolaire, dans le second degré.
Les restrictions budgétaires « qui vont créer des tensions et préparent assez peu l’avenir » ont affecté en premier lieu les postes puisque les inspecteurs d’académie ont été obligés d’utiliser la dotation pour compenser la perte des décharges des écoles à 4 classes effectuées auparavant par les PE2, mais aussi les EVS, les emplois administratifs dans les inspections académiques, les dépenses de formation, les crédits de fonctionnement. Sur ce dernier point, les budgets 2010 sont épuisés depuis longtemps et il est prévu d’affecter les dépenses de la rentrée sur 2011.
Les rapporteurs dénoncent le transfert de la formation initiale des stagiaires aux rectorats sans les crédits et emplois précédemment affectés aux IUFM pour cette mission. Les rapporteurs estiment que « la déconcentration de système éducatif se poursuit pour le meilleur et pour le pire » et soulignent les difficultés des petites inspections académiques sans moyens mais aussi les problèmes que peuvent poser les regroupements des services dans les rectorats. Alors où trouver les réserves à supprimer ?
Sans apporter aucune preuve à leurs dires, les rapporteurs mettent en cause l’efficacité pédagogique des petites écoles et des petits collèges et évoquent des problèmes récurrents liés à la ruralité... tout en pointant le coût élevé de ces structures. Il s’agit donc, pour eux, de dépasser les blocages politiques pour pouvoir éliminer les petits établissements. Les autres leviers préconisés sont l’augmentation du nombre d’élèves par classe et la gestion des personnels dans et hors la classe.
Le SNUipp, dans un communiqué, confirme que l’essentiel de l’analyse du rapport « rejoint les dysfonctionnements dénoncés au plus près du terrain dans les écoles ». Il demande au ministre de l’Education nationale de revenir sur ses orientations catastrophiques et notamment l’abandon des suppressions de postes pour 2011 et la remise à plat de la réforme de la formation.
*IGAENR : Inspection générale de l’administration de l’Education nationale et de la recherche
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022