Faire réussir tous les élèves constitue notre engagement quotidien et la mission qui nous est confiée par la nation. Depuis deux ans, nous attendons les moyens concrets pour répondre à cette ambition. Or, le ministère a choisi de donner la priorité à une réforme des rythmes comme levier principal de la lutte contre l’échec scolaire et de la réduction des inégalités.
Tout a été fait à l’envers. En étant soumise à la volonté des municipalités guidées par les contraintes du périscolaire et de leurs capacités inégales de financement, cette réforme relègue au second plan le temps de l’école pour les élèves et la prise en compte des demandes des enseignants. Il est incompréhensible que la révision des temps et celle des programmes scolaires (repoussée à 2015 pour la maternelle et 2016 pour l’élémentaire) n’aient pas été traitées ensemble. 

On reste donc encore loin d’une réforme qui permette de construire un projet cohérent pour la réussite des élèves, recueillant l’adhésion de la communauté éducative. Les difficultés rencontrées cette année (inégalités territoriales, non gratuité, partage des locaux, confusion des rôles…) vont s’étendre. L’Éducation nationale doit reprendre la main. La semaine scolaire doit s’organiser selon un cadrage national avec des possibilités de dérogations émanant des conseils d’école dans l’intérêt du service public d’éducation et non selon le bon vouloir des collectivités locales. Il n’est pas acceptable que la liberté de choisir ses horaires laissée à l’enseignement privé puisse, localement, mettre l’école publique en difficulté. C’est pour cette raison que nous continuons de demander la « non généralisation » de cette réforme, la suspension de sa mise en Å“uvre partout où les équipes enseignantes l’estiment nécessaire et une réécriture complète du décret Peillon.
La réforme des rythmes n’était pas la priorité. Pour nous, les priorités sont ailleurs. Il est plus que temps de traiter des vrais enjeux de l’école publique : les conditions d’apprentissages des élèves et les conditions de travail des personnels avec des créations de postes à la hauteur des ambitions.
Il y a des urgences. La diminution des effectifs par classe, le renforcement conséquent des moyens de remplacement et de l’aide aux élèves présentant des difficultés sont aujourd’hui des nécessités incontournables. La réussite des élèves, l’amélioration des conditions de travail passent aussi par du temps dégagé pour les enseignants pour les travaux pédagogiques, la rencontre avec les parents… Pour cela, l’organisation des 108 heures doit être totalement revue avec la fin des APC.
Le ministère doit rétablir une formation continue répondant aux besoins professionnels des enseignants qui a quasiment disparu. Notre école a besoin d’enseignants formés, reconnus, exerçant leur métier dans des conditions satisfaisantes et sereines et rémunérés à la hauteur de leur niveau de qualification. Dans un premier temps, les rémunérations et perspectives de carrière doivent être alignées sur celles des enseignants du second degré.
D’ores et déjà , la prochaine rentrée se prépare dans des conditions qui ne permettront pas d’améliorations pour l’école et ses personnels. C’est une alerte sociale que nous lançons dès à présent pour la rentrée prochaine. Nous construirons les actions nécessaires. Pour nous, la question d’une grève nationale est posée.
Moyens pour l’école, conditions de travail, salaires, le ministre doit maintenant répondre aux préoccupations et aux exigences des enseignants des écoles.
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022