A l’occasion de la réunion d’un premier Comité de suivi du « plus de maîtres que de classes » le SNUipp-FSU a mis en avant ses points d’exigence pour que le dispositif produise tous ses effets au service de la réussite des élèves.
Et si l’école travaillait autrement ? C’est bien le défi ambitieux et stimulant que martèle le SNUipp-FSU depuis des années. L’idée a fait son chemin. Elle est même devenue aujourd’hui une des mesures appelée à se déployer dans l’éducation prioritaire. Pour le syndicat, il s’agit bien là d’un nouveau levier d’actions pour aider les élèves à apprendre et à progresser. Travail en petits groupes, décloisonnement, co intervention... c’est un nouveau champ des possibles pour faire évoluer le métier qui s’ouvre. Mais qu’en est-il de sa mise en Å“uvre ? Lors de la première réunion au ministère du comité de suivi du dispositif « Plus de maîtres que de classes », le SNUipp a rappelé son engagement pour que sa mise en Å“uvre soit une réussite dans les écoles, au profit notamment des élèves les plus fragiles et au bénéfice d’une amélioration des conditions d’exercice du métier pour les enseignants.
Des points d’attention
Au regard de premiers retours de terrain, le SNUipp a mis en avant quelques points d’exigence dont le ministère devra tenir compte afin de conforter et parfois de revoir certaines orientations.
une définition professionnelle claire : « le plus de maîtres » ne peut être confondu avec les enseignements spécialisés du RASED. Il constitue une ressource pour diversifier les apprentissages ordinaires de la classe. Il est aussi un levier pour déconnecter le temps élèves du temps enseignants.
un projet à dimension collective : Ce doit être un accélérateur du travail en équipe. De fait, les formations doivent bénéficier à l’équipe enseignante et non au seul maître supplémentaire. Ce travail requiert du temps de coopération et de régulation. A ce titre, le SNUipp-FSU demande que les 108 H – 3 H hebdomadaire – soient entièrement dégagées pour reconnaître ces dimensions du métier.
la confiance : Il ne s’agit ni de remplir des indicateurs d’évaluation des élèves, ni de renseigner des tableaux de bord de contrôle des organisations pédagogiques. Si les écoles proposant un « plus de maîtres que de classes » doivent être identifiées au mouvement, l’affectation de l’enseignement ne doit pas être soumise à une commission de recrutement.
une formation alimentée par les travaux de la recherche : celle-ci a aujourd’hui identifié la nature des difficultés récurrentes des élèves les plus fragiles. Certaines compétences ont besoin d’un « feedback » - explication, soutien, reformulation - que ne permet pas le grand groupe classe. La recherche pourrait mettre à disposition des enseignants ces taches scolaires qui pourraient être proposées aux élèves grâce au plus de maitres que de classes.
Il ne s’agit pas de fournir des recettes standard, mais des pistes didactiques que les équipes mettront ensuite à leur main. Ce travail doit nourrir la formation de terrain notamment sous forme de documents pédagogiques de mise en œuvre.
une montée en charge significative des créations de postes : 7 000 moyens sont prévus à l’issue du quinquennat. A ce jour, il en existe 1 385. Le dispositif doit donc maintenant se déployer à grande échelle. Dans un premier temps, le SNUipp-FSU prône un modèle six enseignants pour cinq classes. Le « plus de maîtres » ne peut donc pas être saupoudré sur plusieurs écoles. Il ne doit pas non plus compenser les besoins en ouverture de classes pour faire baisser les effectifs.
Enfin la mise en place du plus de maître que de classe ne peut se faire à budget constant comme cela a été fait pour l’éducation prioritaire.
Pour la réussite des élèves, pour des conditions de travail raisonnables, des moyens ambitieux devront être mis à disposition.
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022