Le gouvernement annonce la reconduction du gel des salaires pour les fonctionnaires en 2012. La baisse du pouvoir d’achat des enseignants devrait donc encore se creuser, si celui-ci ne revient pas sur une mesure unanimement contestée par les syndicats.
Le ministre du budget a annoncé la reconduction du gel des salaires pour les fonctionnaires en 2012. Redoutable coïncidence dans l’agenda économique et social du gouvernement, au moment même où Nicolas Sarkozy rendossait dans les Ardennes son costume de “candidat du pouvoir d’achat des français” ! C’est en effet le 19 avril, que se tenait à Bercy le rendez-vous salarial annuel entre le ministre de la fonction publique et les fédérations de fonctionnaires. Sans surprise excessive, Georges Tron et François Baroin son ministre de tutelle, ont donc annoncé un nouveau gel du point d’indice sur les traitements des 5,2 millions d’agents des trois fonctions publiques.
Cette décision, qui vient s’ajouter au gel de 2011, a suscité une réprobation unanime de la part des organisations syndicales. Elle accentue encore une perte de pouvoir d’achat de l’ordre de 9% enregistrée depuis 2000. Une perte de pouvoir d’achat qui devrait d’autant se creuser, que les fonctionnaires voient également leur taux de cotisation retraite augmenter pour s’aligner progressivement sur celui du privé, passant de 7,85% à 10,55% d’ici à 2020.
Mesures indiciaires pour tous contre salaire au mérite
François Baroin considère pourtant que les mesures catégorielles, les primes, les heures supplémentaires, engendreront une « progression raisonnée » du pouvoir d’achat des fonctionnaires.
Pour Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, il s’agit donc bien alors « d’une politique salariale au mérite, qu’on veut nous imposer ». Ce que refusent les organisations syndicales qui demandent au contraire des mesures générales d’augmentation du point d’indice, élément majeur de la rémunération pour tous les agents. C’est d’ailleurs le sens de la campagne commune de pétition sur les salaires lancée début avril, et qui pointe cette nécessité de revalorisation des salaires et d’une meilleure reconnaissance des qualifications dans un contexte annoncé de forte inflation. Car si le SMIC va mécaniquement augmenter en juillet prochain pour tenir compte de cette même inflation et si le gouvernement envisage de demander un effort de redistribution aux entreprises en faveur de leurs salariés, il reste fermement accroché au dogme de la réduction des dépenses publiques en ce qui concerne les fonctionnaires.
En tout état de cause, les syndicats ont quitté d’un commun accord la salle de ’’discussion’’ et décidé de se retrouver le 28 avril pour envisager les suites à donner à ce nouveau déni de dialogue social.
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022