Parce qu’elle accable le travail et fait la part belle au capital, la contre-réforme des retraites, dictée par la dictature des agences de notation, que veut mettre en Å“uvre le gouvernement est injuste. Elle est, de plus, beaucoup plus brutale que ce qui se fait dans la plupart des autres pays. Imposant un calendrier précipité pour écarter toute réelle discussion sur le projet de loi tout en espérant éviter toute mobilisation d’ampleur, le gouvernement a fermé la porte à tout débat sur la question essentielle du financement des retraites.
Le report de l’âge légal de départ à 62 ans et de l’âge de départ sans décote à 67 ans, aggravera les injustices en matière de retraites. Tous les salariés vont devoir travailler plus longtemps pour des retraites plus basses, cette diminution pouvant atteindre 14 % en cas de départ à 62 ans. Les fonctionnaires vont se voir imposer des régressions supplémentaires notamment par l’augmentation du taux de retenue pour pension. Cette mesure se traduira par une baisse du salaire net de l’ordre d’un jour de salaire par mois. La restriction de l’accès au minimum garanti frappera les moins rémunérés et plus particulièrement les femmes. La suppression du droit des mères de trois enfants à la liquidation de leur pension dès lors qu’elles totalisent quinze années de service va contraindre des milliers de femmes à cesser de manière précoce leur activité professionnelle.
La part des richesses consacrée au financement des retraites par répartition doit être augmentée. Cela suppose de remettre les questions d’emploi et de salaire au cÅ“ur du débat et de redonner aux actifs et aux retraités une part plus importante des richesses produites. Au total ce sont les salariés qui vont subir l’essentiel de l’effort dans des conditions qui vont accroître les inégalités : les femmes et les jeunes vont être particulièrement pénalisés comme tous ceux qui ont connu des périodes de précarité.
Pour autant rien n’est joué ! Le gouvernement pensait qu’en dévoilant son projet à quelques jours des congés d’été, l’affaire serait entendue. La forte mobilisation du 24 juin montre qu’il y a loin de la coupe aux lèvres.
Un exemple parmi d’autres : M est né le 01-09-56. Avant 2003, pour 144 trimestres cotisés, il aurait pu partir en retraite à 55 ans en touchant 72% de son dernier salaire. Après 2003, il n’en touche déjà plus que 60,7%. Après la contre réforme Fillon… il ne pourra plus faire valoir ses droits à la retraite et il lui faudra travailler encore plus d’une année et demie. A ce moment-là , il aurait touché avant 2003 75% de son dernier salaire. Actuellement, il peut toucher 66,43% et avec la loi Fillon, il toucherait 60,5%.
Résumons : par rapport à 2003, il travaille 19 mois de plus pour toucher 15% de moins ! Et tout doit être revu en 2018 : on imagine où cela pourrait nous conduire.
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022