Le congrès départemental du SNUipp 39 s’est réuni les 14 et 15 octobre 2009 : une cinquantaine de collègues y ont pris part un ou deux jours. Cette importante participation est pour le SNUipp du Jura un signe positif de l’engagement des collègues dans la réflexion collective. C’est aussi le reflet d’une situation tout à fait inédite dans le milieu enseignant. En effet, le débat général de la première matinée a été en grande partie occupé par les témoignages concernant le malaise qui envahit les écoles depuis deux années scolaires : classes surchargées, injonctions administratives de plus en plus pressantes, gestion du temps qui conduit à la course permanente, individualisation des relations avec l’administration, inquiétude grandissante des parents… Sentiment d’impuissance et repli sur soi sont des réactions de plus en plus courantes dans les cours d’école. Comment en est-on arrivé là ? Comment cette question du stress et de la souffrance au travail que l’on pouvait penser réservée au secteur privé (cf France Télécom) s’impose-t-elle à nous ? Les nouvelles méthodes de management, les pressions sociales mais aussi internes à l’école, la perte de sens liée aux modifications d’objectifs du système, le discours culpabilisant à plus d’un titre fait porter la responsabilité des difficultés des élèves sur les personnels et non sur le système. Le mal être serait de la responsabilité des individus rétifs au changement. Ce serait donc aux écoles et aux enseignants de trouver des solutions ! Le transfert de responsabilité de l’administration sur ses personnels est devenu la règle. Ministre, IA et IEN ont fait ce qu’il fallait : ils pondent des textes, donnent des ordres, ensuite si ça ne marche pas, comme l’a dit Darcos c’est « débrouillez vous ! »
Arrêtons le massacre ! L’école est malade ? : elle fait surtout l’objet d’attaques de plus en plus violentes et ce depuis deux décennies ! Pendant plus d’un siècle, l’école a relevé les défis que la nation lui confiait : massification de la scolarisation, tous les élèves de 3 à 16 ans fréquentant un établissement scolaire, élévation constante du niveau de qualification… Depuis quelques années, à grands coups de comparaisons internationales et de taux de chômage inadmissible chez les jeunes , les gouvernements successifs tentent de briser l’image positive que la population a encore aujourd’hui de l’Ecole Publique. On connaît le procédé, nos dirigeants l’ont expérimenté dans d’autres milieux ou administrations et toujours avec comme projet de démanteler et privatiser : quand on veut tuer son chien, on l’accuse d’avoir la rage. La loi mobilité entre pleinement dans ce schéma qui conduira inévitablement à la casse du statut de fonctionnaire et à l’augmentation de la pression sur les enseignants : les nominations redeviendront le fait du prince et s’appuieront essentiellement sur des entretiens individuels, les collègues qui refuseront trois propositions d’affectation successives se verront mis en disponibilité d’office…
Nous ne pouvons admettre de telles dérives et de telles orientations pour l’école et pour ses personnels : ne nous laissons pas diviser, n’entrons pas dans des débats faussés qui nous poussent à nous mettre en concurrence. Défendons notre appartenance à une profession. Refusons d’ouvrir la porte à l’individualisme forcené et au démantèlement de l’école publique.
C’est ensemble que nous pèserons sur l’avenir du système éducatif en dénonçant les stratégies perverses mises en place par notre administration. C’est ensemble que nous pourrons combattre les pressions, injonctions qui développent un peu plus chaque jour le mal être, le stress, la souffrance au travail.
Le bureau du SNUipp39
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022