SNUipp-FSU du Jura : Nous n’entrerons pas dans l’avenir à reculons !
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Campagne d’avancement à la classe exceptionnelle des PE
Premiers éclairages sur la note de service qui paraîtra le 30 novembre au BO Réf : arrêté du 10 mai 2017
vendredi, 1er décembre 2017
/ SNUipp du Jura / Syndicat National Unitaire des Instituteurs, P.E. et P.E.G.C. - BP 832 – 39008 Lons le Saunier Cedex Tél : 03 84 47 12 64 – Fax : 03 84 24 50 21 snu39@snuipp.fr |
Un groupe de travail s’est tenu le 21 novembre sur le projet de note de service donnant les orientations générales, le calendrier et le barème pour l’avancement à la classe exceptionnelle pour les campagnes 2017 et 2018. Certains éléments sont donc susceptibles de modifications. Petit rappel, avec PPCR la connexion entre l’évaluation et l’avancement perdure, ce qui maintient des inégalités dans les carrières bien qu’elles soient amoindries par rapport à l’actuel système. La création d’un nouveau grade, réservé à une petite minorité triée sur le volet, translate les inégalités en toute fin de carrière, et offre à la hiérarchie un outil de management inédit dans l’éducation. Enfin, ce nouveau système de compétences pose problème à plusieurs titres : beaucoup de critères ne reposent pas sur le travail en classe ou plus globalement auprès des élèves et sont très subjectifs.
Cette réforme PPCR renforce la logique managériale à l’œuvre dans l’éducation qui met à mal les personnels et les collectifs de travail, et changera profondément la culture professionnelle des enseignant-es. Nous revendiquons au contraire un avancement le plus favorable pour toutes et tous sans obstacle de grade, ainsi qu’une évaluation réellement déconnectée de l’avancement.
Le SNUipp-FSU du Jura se bat contre ces régressions managériales et leur influence sur l’avancement de carrière et les salaires, ainsi que contre la caporalisation de notre profession. Soucieux de la qualité du service public d’éducation rendu aux élèves, il défend une conception de pratiques professionnelles adossées à des collectifs de travail et nourries par une formation régulière à travers les stages syndicaux que nous proposons à tous chaque année à défaut de se les voir proposer par l’administration. Le SNUipp -FSU du Jura récuse toute notion de « mérite », celui-ci ne se mesurant qu’au regard de la soumission des professeur-e-s aux injonctions de la hiérarchie. Il récuse tout renforcement de l’aspect pyramidal des corps d’enseignants. Au contraire, pour nous, tout le monde « mérite » de dérouler sa carrière selon le rythme le plus favorable.
Ces bases revendicatives étant jetées nous savons aussi que la campagne pour la promotion à la classe exceptionnelle est lancée. Nous sommes des enseignants militants et représentants des personnels, c’est à ce titre que nous nous devons d’informer tous nos collègues des nouveautés les concernant tout en bataillant pour que les avancées, quand elles existent, concernent la totalité de notre milieu professionnel : c’est notre vision du paritarisme.
L’ensemble des PE ne pourra atteindre la classe exceptionnelle avant la retraite. Le plafonnement à 10 % du corps prendra son plein effet en 2023 : après cette date, le nombre de promu-es correspondra aux sorties du corps (essentiellement des départs à la retraite). Les collègues proches de la retraite ne sont pas prioritaires pour accéder à ce grade.
Pour le 1er degré, en plus d’un ratio d’accès extrêmement faible (1,43 % du corps des PE, soit 5 000 promu-es environ au 1/9/2017), le vivier risque d’être rapidement insuffisant. En effet, il n’y a aujourd’hui que 10 % de collègues dans la hors classe, et qui, de plus, ne sont pas tous éligibles.
La DGRH a rappelé qu’il s’agit d’un 3ème grade qui a vocation à reconnaître les parcours exceptionnels. C’est la valeur professionnelle qui est déterminante dans l’accès à ce grade, et non l’ancienneté générale des services, ni la durée dans les fonctions exercées comme nous le demandons. Le statut ne prévoit pas de droit à y accéder contrairement à la garantie d’intégrer la hors classe qui est dans le décret.
Campagne d’avancement à la classe exceptionnelle au 1er septembre 2017
Fin novembre : l’ensemble des collègues à la hors classe au 1er septembre 2017 est informé de la possibilité de candidater pour intégrer la classe exceptionnelle, par message sur i-prof et dans la boîte professionnelle. Les services de l’IA enverront un courriel dans les écoles.
1ère quinzaine de décembre (avec éventuellement un décalage d’une semaine) : saisie des candidatures pour ceux et celles qui sont éligibles à la classe exceptionnelle au 1er septembre 2017.
Début février 2018 : tenue des CAPD.
Les professeurs des écoles hors classe éligibles sont inscrit-es dans un tableau d’avancement par barème décroissant (80 % au titre des fonctions, dans la limite de 20 % au titre du dernier échelon de la HC).
• Qui est éligible ?
1er vivier, au titre des fonctions : être PE au moins au 3ème échelon de la hors-classe au 31/8/2017 et avoir exercé pendant 8 années (continues ou pas) d’exercice effectif de fonctions en éducation prioritaire ou sur certaines missions : direction d’école, direction adjointe de SEGPA, chargé-e de classe unique, conseiller-e pédagogique, PEMF, référent-e handicap, enseignant-e dans le supérieur. Les années d’exercice doivent être entières. Les services à temps partiel sont pris en compte comme une année entière.
Il est nécessaire de faire acte de candidature en remplissant une fiche de candidature sur le portail de services i-prof et de remplir son CV.
2ème vivier, au titre de l’ancienneté dans le grade : être au dernier échelon de la hors classe (aujourd’hui le 6ème)
Il faut remplir son CV, Il n’y a pas d’autre démarche particulière à effectuer.
Le SNUipp-FSU a demandé que soient pris en compte les services des collègues titulaires remplaçants, sur postes fractionnés, en RASED ou psychologues de l’EN dont le service est partagé sur plusieurs écoles ou dont l’affectation se situe dans une école non située en éducation prioritaire alors que l’essentiel de leur service s’y effectue. La DGRH ne souhaite pas que des services morcelés soient pris en compte. Elle a accepté cependant de revoir l’écriture de ce paragraphe.
• Comment seront recueillis les avis ?
L’IEN formule un avis via l’application i-prof pour chaque agent promouvable. Le SNUipp-FSU a demandé que seul l’avis de l’IEN soit pris en compte pour les PE exerçant dans le second degré et non celui du chef d’établissement, la formulation pouvant laisser un doute.
4 degrés d’appréciation sont formulés, de « excellent » à « insuffisant » L’appréciation arrêtée par l’IA-DASEN porte sur l’ensemble du parcours professionnel. Elle tient compte de la durée des fonctions, de la richesse et de la diversité du parcours, de l’investissement professionnel. Autant d’éléments dont la FSU a pointé la subjectivité.
Les appréciations « excellent » et « très satisfaisant » seront attribuées en fonction d’un pourcentage maximal : ce plafonnement fait que seuls les avis « excellent » (tous) et « très satisfaisant » (en partie et en fonction de l’ancienneté) permettront d’accéder au grade.
La FSU a demandé que, puisqu’il y a plafonnement, ce pourcentage s’applique non pas à l’ensemble des avis donnés mais seulement aux promu-es. Cette proposition a été rejetée par l’administration.
Il se compose de : • l’ancienneté de l’agent dans la plage d’appel au 1/9 /2017 : de 3 à 48 points selon l’échelon et l’ancienneté dans l’échelon ; • l’appréciation qualitative de l’agent : « excellent » (140 points), « très satisfaisant » (90 points), « satisfaisant » (40 points) « insatisfaisant » (pas de point, ni d’inscription au tableau).
La FSU a demandé que l’appréciation « insatisfaisant » soit retirée mais la DGRH a refusé. Elle a également dénoncé le barème qui ne laisse aucune chance d’être promu-e en cas d’avis « satisfaisant ». Passeront prioritairement les collègues qui ont l’appréciation « excellent » puis une partie de ceux qui ont « très satisfaisant » (départagé-es par l’ancienneté dans la hors classe et selon le nombre d’avis « excellent » qui sera donné).
La note de service attire l’attention sur l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes : en effet, la rédaction du décret prévoit que le pourcentage de femmes promues corresponde au pourcentage de femmes promouvables. La FSU a demandé que ce passage soit réintroduit dans les orientations générales. Il est nécessaire d’attirer l’attention des IA-DASEN sur ce problème au vu des inégalités fortes existantes. La DGRH n’a pas retenu cependant cette écriture qui est pourtant celle du décret.
Les enseignant-es détaché-es doivent postuler dans leur département d’origine.
La DGRH s’est engagée à donner un bilan chiffré comparatif qui permettra éventuellement de faire évoluer les barèmes. Sauf pour la campagne 2018, les avis donnés par les IA-DASEN pourront évoluer chaque année.
Pour l’année prochaine c’est la situation au 31 août 2018 qui sera prise en compte : mêmes viviers, mêmes avis que pour la campagne 2017.
Dans un département de 5 000 PE : 500 PE sont à la hors classe dont 80 au dernier échelon. 1.43% sont promu-es à la classe exceptionnelle, soit environ 71 promu-es environ (en effet, la ventilation sera faite par académie comme pour la hors classe, il pourra donc y avoir des variations).
1er vivier : 300 collègues réunissent les conditions de 8 ans d’exercice de fonctions particulières ou d’exercice en éducation prioritaire. → 57 PE HC sont promu-es au titre du 1er vivier (soit 80% du total des promu-es).
2ème vivier : 80 collègues sont au dernier échelon de la hors classe. → 14 PE HC sont promu-es au titre du second vivier (soit dans la limite de 20% du total des promu-es).
L’IA-DASEN pourra donner 20% d’avis « excellent » soit 60 pour le 1er vivier et 16 pour le 2ème vivier. Il pourra donner 20% d’avis « très satisfaisant » soit 60 pour le 1er vivier et 25%. d’avis « très satisfaisant » pour le second vivier soit 20. Dans cet exemple théorique, tous les avis « excellent » seront promus. Certains collègues relevant des deux viviers verront leur situation étudiée dans le 1er vivier et s’ils ne sont pas promus au titre du second. C’est l’échelon et l’ancienneté dans l’échelon qui permettront de classer les collègues ayant un avis identique.
Le SNUipp-FSU demande qu’à barème égal, ce soit l’AGS qui permette de départager.