Des progressions complémentaires aux programmes 2008 en cycle 2 et cycle 3 ont été rédigées par le ministère. Elles dénotent une vision passéiste des enseignements. Le ministère est passé outre vendredi 4 novembre l’avis du CSE.
Le ministère de l’éducation nationale a présenté au Conseil supérieur de l’éducation des progressions complémentaires aux programmes 2008 en cycle 2 et cycle 3. Elles dénotent d’une vision passéiste des enseignements. Comme il l’avait déjà fait pour le français et les mathématiques, le ministère propose des repères en EPS, langues vivantes, instruction civique et morale ainsi qu’en découverte du monde pour le cycle 2, et en histoire, géographie, sciences et technologie pour le cycle 3.
Sa proposition a été rejetée vendredi 4 novembre par le CSE à une écrasante majorité (39 voix contre, 5 pour, 3 abstentions, 1 refus de vote). Pourtant la mesure sera mise en Å“uvre et devrait prochainement paraitre au BO. Il est vrai que le CSE n’est jamais qu’un organe consultatif bien que représentatif du monde de l’enseignement et outil de gestion démocratique de l’institution. Le SNUipp qui a voté contre ces mesures, était intervenu pour réaffirmer que ces « repères » ne peuvent en aucun cas devenir une programmation obligatoire.
Une entreprise de cadrage et d’uniformisation
Ces progressions sont le reflet des programmes de 2008 et elles en portent les défauts : recours aux leçons de mots, à la mémorisation et la trace écrite en lieu et place de la réflexion ou de l’expérimentation.
Les programmes de 2008 sont inadaptés et par conséquence ces progressions le sont aussi. Par exemple, en géographie il est préconisé d’évoluer du proche au lointain, conception dépassée qui amène à des aberrations : étudier les conseils généraux en CE1 et la planisphère en CM2. Le pire est atteint avec le programme d’histoire de CM1, dont la plus grande partie tourne autour de la religion avec l’appui d’une histoire de l’art instrumentalisée.
En EPS, outre la présence d’items difficiles ou dangereux (saut périlleux avec impulsion sur mini-trampoline par exemple), la possibilité de construire des progressions en exploitant les ressources locales risque de conforter les inégalités territoriales, y compris lorsqu’il n’y a pas de piscine dans un environnement proche alors que la natation est un enseignement obligatoire. Par ailleurs, la politique d’évaluations nationales dans laquelle s’inscrivent ces repères fait craindre une entreprise de cadrage et d’uniformisation.
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022