SNUipp-FSU du Jura : Nous n’entrerons pas dans l’avenir à reculons !

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publie 23 septembre 2021

Loi Rilhac, Tsunami en cours

Après le discours d’Emmanuel Macron à Marseille annonçant une large libéralisation des écoles publiques, il ne faisait aucun doute que sa majorité adopte la loi Rilhac. Une première étape est franchie le 22 septembre avec l’adoption de la loi en commission. Plusieurs amendements ont été adoptés retirant du texte du Sénat les obligations de l’Etat concernant les aides administratives, la formation et les décharges des directeurs. Les amendements visant à affirmer que les directeurs n’auront pas d’autorité hiérarchique ont été écartés.

Après bien des tergiversations, avec cette proposition de loi le directeur aura une autorité réelle sur les enseignants sans pour autant gagner un véritable statut, une aide administrative, des décharges supplémentaires et une protection dans son emploi, révocable à tout moment. La majorité alliée à la droite changent le management de l’école à moindres frais.

Une raison de plus, et non des moindres de se retrouver ce jeudi 23 septembre, dès 14h pour participer à la mobilisation, devant la DSDEN puis à 15h place de la Liberté. Nous échangerons ensemble sur la gravité de l’attaque en cours et sur les moyens de s’y opposer ensemble, fermement, avec détermination et de façon unitaire.

Propos de député·es au sujet de la loi « Enfin nous créons la fonction de directeur d’école, une fonction pleine et entière qui reconnait la priorité à l’école primaire ». Céline Rilhac, députée LREM « la formulation d’une autorité fonctionnelle garantit que le directeur est un primus inter pares (un pair parmi les pairs) tout en affirmant l’autorité du directeur ». Maud Petit, députée MODEM « Cette proposition de loi affirme le statut décisionnel du directeur sur le plan pédagogique et administratif ». Pierre Yves Bournazel (Agir ensemble)

LOI RILHAC | TSUNAMI EN COURS La mise en œuvre de toute une série de dispositifs de déréglementation (CLA, nouvelles cités éducatives, loi Rilhac, annonces du Président de la République pour 50 écoles marseillaises), l’ampleur des attaques et leur caractère systémique, doit être parfaitement mesuré par toutes et tous les adjoint·es comme les directeur·trices.

La déréglementation de l’École Publique via l’expérimentation Marseillaise et la mise en Å“uvre de la loi Rilhac va généraliser dès la rentrée 2022 une école type « MacDo ». C’est également l’objectif visé par les CLA, le salaire au mérite et le recrutement par de futur·es « chef·fes d’établissement » du 1er degré.

Tout est mis en place pour noyer l’école publique par une vague ultralibérale. Concomitamment à l’expérimentation marseillaise, la Loi Rilhac vise à faire disparaître au moins 2 des spécificités historiques de l’École publique : son caractère collégial et démocratique et l’indépendance des enseignant·es fonctionnaires qui y exercent.

Avec cet arsenal législatif destructeur, nos écoles publiques pourraient basculer dans une nouvelle dimension néomanagériale, comme ce fut le cas à FranceTelecom, à La Poste, Pôle Emploi et plus récemment la SNCF. L’exemple de la loi Dussopt [1] devrait alerter l’ensemble des personnels. Via cette loi pourtant largement combattu et décriée par les organisations syndicales représentatives des personnels, le gouvernement à réussi à imposer des changements majeurs dans les carrières et ce au détriment de la transparence et de l’équité de l’ensemble des fonctionnaires.

Sans mobilisation de l’ENSEMBLE DES PERSONNELS du 1er degré, il en sera de même avec le fonctionnement de l’école qui sera bouleversé et aboutira à plus de management autoritariste, plus de souffrance et plus de démissions. Deux années après le décès de notre collègue Christine Renon, le Ministère passe en force contre la profession et contre l’École publique au mépris de toutes les alertes et de la réalité du terrain.

Le manque de moyens humains et matériels et comme le manque de temps pour l’ensemble des enseignant·es ne sera pas solutionné via ce management digne des pires fast-food ni par des mesures salariales démagogiques... Les retours d’expérience en Suède, aux USA et au Royaume-Uni montrent à quel point la mise en œuvre d’une telle école conduit à des fiascos voire des désastres.

C’est pourtant précisément ce que préparent JM Blanquer et C. Rilhac en ce moment même ! Nous le réaffirmons : les écoles ne sont pas des MacDo. Car, si on y vient aussi comme on est, on y travaille comme on aime [2]. Or, c’est précisément cela qui sera impossible dans l’école BlanqueRilhac. Cette loi, nous pesons nos mots, signe la mise en coupe réglée des conseils des maîtres·sses et la fin de la liberté pédagogique et ce faisant, va précipiter l’effondrement de l’École Publique au profit d’un système éducatif libéralisé.

L’école Blanquer avec la loi Rilhac, c’est l’École publique qui craque !

Notes

[1] Loi de Transformation de la Fonction Publique

[2] Le SNUipp-FSU réaffirme qu’un formation de haut niveau, un statut de fonctionnaire, un système d’inspection indépendant sont de véritables garantie pour les élèves et leurs familles. Le New Public Mangement n’apporte aucune solution là où il est mis en Å“uvre ! Au contraire, il n’engendre que des problèmes et des échecs.