Après la décision du Conseil d’État lundi 28 novembre d’annuler deux articles de l’arrêté ministériel de 2010 sur la réforme de la formation des maîtres, le SNUipp demande le retrait des textes et l’ouverture de discussions sur les effets de cette décision et sur le réforme de la formation.
Le Conseil d’État a annulé lundi 28 novembre les articles 2 et 3 de l’arrêté du 12 mai 2010 qui définit les compétences à acquérir par les enseignants. La haute juridiction désavouant la réforme de la formation des enseignants imposée en force par le ministère de l’Éducation Nationale, a notamment estimé que le ministre n’était "pas compétent pour abroger seul", les textes régissant le temps passé en alternance entre l’IUFM et les périodes de stage en classe lors de la formation. Notamment il n’avait pas « consulté le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche et le Haut conseil de l’éducation avant d’édicter cet arrêté ». Très contestée depuis sa mise en Å“uvre, la réforme de Luc Chatel avait, parmi ses principales conséquences, conduit à mettre directement devant classe les jeunes titulaires d’un master qui avaient réussi au concours mais n’avaient pas suivi de formation à la conduite de classe, aux méthodes pédagogiques ou à la didactique. Les maigres mesures prises pour les accompagner et instaurer une brève période de stage n’étant même pas appliquées de manière égale dans tous les départements.
Appliquer la décision dans les plus brefs délais
Dans un communiqué publié hier jeudi 1er décembre, le SNUIpp-FSU a estimé que « le ministère doit clairement revoir sa copie ». Le SNUIpp estime qu’il y a « urgence à retirer l’ensemble des textes qui définissent cette réforme critiquée par toute la communauté éducative ». Il rappelle que « les rapports se succèdent » et que « tous plaident pour une modification en profondeur de la réforme ». On se souvient notamment de celui de Jean-Michel Jolion remis en octobre dernier qui critiquait vertement les conditions de mise en Å“uvre de la masterisation. De son côté, le SNUipp qui a réalisé deux enquêtes auprès des débutants montrant leur haut degré d’insatisfaction face aux conditions d’entrée dans le métier, a déjà fait connaître ses propositions. Pour lui, la formation initiale devra être basée sur un continuum intégrant des modules de préprofessionnalisation progressive dès la licence, un concours avec des épreuves disciplinaires et professionnelles et l’organisation d’une véritable alternance progressive.
Une formation qui, in fine, devra être reconnue par un master et articulée au concours tout en garantissant le non décrochage entre le premier et le second degré.
Le syndicat demande « l’ouverture de discussions, dans les plus brefs délais, sur les effets de cette décision » que le ministère ne semble pas pressé d’appliquer.
2007-2023 © SNUipp-FSU du Jura : Nous n’entrerons pas dans l’avenir à reculons ! - Tous droits réservés
copyright spip
SPIP 1.9.2p [19377]
copyright eva
version eva
Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022