« Une formation continue très faible, sans lien étroit avec les besoins concrets exprimés par les enseignants ». La Cour des comptes vient d’enfoncer le clou dans un référé adressé au ministère de l’Éducation nationale : la formation continue (FC) des enseignants n’est pas à la hauteur des enjeux. La Cour estime que les enseignants du primaire bénéficient en moyenne de trois jours et demi par an de formation, contre huit en moyenne dans les autres pays de l’OCDE. Elle relève par ailleurs « un scepticisme, très majoritaire parmi les enseignants, sur l’aide que leur apportent ces formations dans leur travail quotidien ».
La Cour recommande d’« établir un lien plus étroit entre le parcours de formation des enseignants et les caractéristiques de leurs postes » et appelle aussi à ce que l’offre de formation continue des ESPE « soit adossée à la recherche universitaire et construite en lien étroit avec les besoins concrets exprimés par les enseignants ». Le constat n’est pas nouveau. En 2013, l’Inspection générale qualifiait la FC de « plutôt insatisfaisante et rare » avec des contenus « déconnectés de la réalité quotidienne des classes ». Elle dénonçait même des crédits en stagnation, souvent dédiés à « un autre usage que le financement de la formation continue ».
Réhabiliter les stages
Conséquence concrète ? La disparition des stages de formation de trois semaines et la quasi extinction des stages plus courts, sauf pour quelques publics désignés (direction, ASH...) au profit d’heures d’animation qui sont loin de remplir la même fonction. Désormais, la panacée résiderait dans M@gistère, outil unique de formation à distance. Or, il ne s’agit que d’une modalité de formation qui devrait s’articuler avec le présentiel au sein de parcours « hybrides ». La mise en Å“uvre des nouveaux dispositifs (« plus de maîtres », « moins de 3 ans »...) est renvoyée à la formation continue sans que les moyens, en termes de formateurs comme de remplacement, permettent son effectivité. Il est urgent de donner à tous les enseignants du temps pour acquérir une réflexivité sur leur pratique mais aussi réactualiser leurs connaissances sur les apprentissages des élèves. Favoriser les échanges entre pairs, aller voir travailler d’autres enseignants, associer enseignants et chercheurs sur le modèle des recherches-action, cela passe par des stages de formation et des modalités renouvelées d’accompagnement formatif. La transformation de l’école repose sur la formation continue. C’est la ligne adoptée par tous les pays qui ont réformé avec succès leur système éducatif.
SOMMAIRE
Allègement de service : un vrai « plus » en REP+ »
Trois questions à Michel Develay : « Des réformes à discuter en formation »
La cour, la ministre et le syndicat
Le SNUipp donne de la voix
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022