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publie 3 février 2012

Outils de Grande section : la vigilance toujours de mise

En octobre dernier, le ministère voulait imposer un dispositif d’évaluation nationale en Grande section des enfants "à risque" avant de faire machine arrière. Aujourd’hui, il souhaite déployer une banque d’outils à disposition des enseignants sans caractère obligatoire. Présentation de la démarche envisagée par le ministère.

Le 19 janvier dernier, la DGESCO ( direction de l’enseignement scolaire du ministère) a reçu le SNUipp-FSU pour lui présenter de nouveaux outils pour les élèves de grande section maternelle. Le ministère a confirmé l’abandon d’un dispositif national d’évaluation comme celui d’octobre dernier qui catégorisait les élèves comme à "à risque", ou "à haut risque" et contre lequel le SNUipp-FSU s’était publiquement élevé. La confusion avec le travail de repérage des médecins scolaires est aussi écartée.

Phonologie et compréhension

Aujourd’hui, le ministère met en avant un changement d’orientation avec une nouvelle démarche. Pour l’heure, le SNUipp-FSU note que le peu d’ éléments présentés priorisent avant tout une approche formatée.

Ainsi, le ministère propose de mettre à disposition des enseignants de nouvelles ressources pour identifier les difficultés des élèves puis mettre en place les aides correspondantes notamment sur le temps d’aide personnalisée. Trois domaines regroupant 11 catégories sont ciblées :
- la langue (expression orale, syntaxe, compréhension de textes, phonologie, vocabulaire),
- les mathématiques (sens des nombres, espace et géométrie)
- les compétences transversales (motricité fine, capacité graphique, attention, mémoire, planification et organisation des tâches).

Outils à disposition et donc sans caractère obligatoire

Le ministère affirme que ces outils n’auront aucun caractère obligatoire. Ils sont présentés comme des ressources dans lesquelles les enseignants pourront piocher. Pour l’instant, seuls des outils concernant la phonologie et la compréhension de textes lus sont en voie de finalisation. Ils s’inspireraient du programme "PARLER" de Michel Zorman du laboratoire des sciences de l’éducation de l’université Pierre-Mendès-France Grenoble-II, qui a été ou est utilisé actuellement dans certaines écoles.

Attention, pour le SNUipp-FSU, ces outils ne sont pas des recettes miracle. Mr Zorman lui même précise d’ailleurs que ces outils ne peuvent faire l’objet d’une simple prescription mécanique et qu’ils doivent être mis à la main du « savoir faire des professionnels".

Le ministère annonce que 2 000 conseillers pédagogiques seraient formés entre mars et décembre 2012 notamment à l’utilisation de ces outils. Le financement serait pris sur le grand emprunt.

Garder le choix des regards croisés et démarches adaptées

En l’état, le SNUipp-FSU est d’une grande vigilance. Avant toute mise à disposition aux écoles de ces nouveaux outils, il a demandé au ministère d’en prendre connaissance pour en apprécier le contenu en le confrontant notamment au regard de chercheurs. Le SNUipp-FSU réfutera toute approche mécanique et simpliste. Il n’existe pas une seule façon de faire. Certes, les équipes ont besoin d’outils pour comprendre la nature des difficultés des élèves et les aider. Elles doivent aussi avoir le choix des démarches pédagogiques qu’elles jugent les mieux adaptées à leur classe. De plus, la production d’outils ne saurait se substituer à l’expertise des enseignants et des RASED en nombre suffisant.