Après bien des tergiversations, avec cette proposition de loi le directeur aura une autorité réelle sur les enseignants sans pour autant gagner un véritable statut, une aide administrative, des décharges supplémentaires et une protection dans son emploi, révocable à tout moment. La majorité alliée à la droite changent le management de l’école à moindres frais.
Propos de député·es au sujet de la loi « Enfin nous créons la fonction de directeur d’école, une fonction pleine et entière qui reconnait la priorité à l’école primaire ». Céline Rilhac, députée LREM « la formulation d’une autorité fonctionnelle garantit que le directeur est un primus inter pares (un pair parmi les pairs) tout en affirmant l’autorité du directeur ». Maud Petit, députée MODEM « Cette proposition de loi affirme le statut décisionnel du directeur sur le plan pédagogique et administratif ». Pierre Yves Bournazel (Agir ensemble)
LOI RILHAC | TSUNAMI EN COURS La mise en œuvre de toute une série de dispositifs de déréglementation (CLA, nouvelles cités éducatives, loi Rilhac, annonces du Président de la République pour 50 écoles marseillaises), l’ampleur des attaques et leur caractère systémique, doit être parfaitement mesuré par toutes et tous les adjoint·es comme les directeur·trices.
La déréglementation de l’École Publique via l’expérimentation Marseillaise et la mise en Å“uvre de la loi Rilhac va généraliser dès la rentrée 2022 une école type « MacDo ». C’est également l’objectif visé par les CLA, le salaire au mérite et le recrutement par de futur·es « chef·fes d’établissement » du 1er degré.
Avec cet arsenal législatif destructeur, nos écoles publiques pourraient basculer dans une nouvelle dimension néomanagériale, comme ce fut le cas à FranceTelecom, à La Poste, Pôle Emploi et plus récemment la SNCF. L’exemple de la loi Dussopt [1] devrait alerter l’ensemble des personnels. Via cette loi pourtant largement combattu et décriée par les organisations syndicales représentatives des personnels, le gouvernement à réussi à imposer des changements majeurs dans les carrières et ce au détriment de la transparence et de l’équité de l’ensemble des fonctionnaires.
Sans mobilisation de l’ENSEMBLE DES PERSONNELS du 1er degré, il en sera de même avec le fonctionnement de l’école qui sera bouleversé et aboutira à plus de management autoritariste, plus de souffrance et plus de démissions. Deux années après le décès de notre collègue Christine Renon, le Ministère passe en force contre la profession et contre l’École publique au mépris de toutes les alertes et de la réalité du terrain.
C’est pourtant précisément ce que préparent JM Blanquer et C. Rilhac en ce moment même ! Nous le réaffirmons : les écoles ne sont pas des MacDo. Car, si on y vient aussi comme on est, on y travaille comme on aime [2]. Or, c’est précisément cela qui sera impossible dans l’école BlanqueRilhac. Cette loi, nous pesons nos mots, signe la mise en coupe réglée des conseils des maîtres·sses et la fin de la liberté pédagogique et ce faisant, va précipiter l’effondrement de l’École Publique au profit d’un système éducatif libéralisé.
Notes
[1] Loi de Transformation de la Fonction Publique
[2] Le SNUipp-FSU réaffirme qu’un formation de haut niveau, un statut de fonctionnaire, un système d’inspection indépendant sont de véritables garantie pour les élèves et leurs familles. Le New Public Mangement n’apporte aucune solution là où il est mis en œuvre ! Au contraire, il n’engendre que des problèmes et des échecs.
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022