Les conseillers pédagogiques, le 26 janvier 2009
Les conseillers pédagogiques de la Loire, ayant pris connaissance du nouveau dispositif d’évaluation nationale des élèves de CM2 tiennent, sans remettre en cause la pertinence d’évaluations nationales, à faire part de l’analyse qu’ils font de celles-ci :
o Ils pensent que ces évaluations sommatives, placées en milieu d’année scolaire mais portant sur l’ensemble du nouveau programme 2008, mettront des élèves en échec par le simple fait que certaines notions n’ont pas encore été abordées en classe. En outre, cet aspect remet en cause le principe de liberté pédagogique affirmé dans les programmes.
o Ils estiment que par les exercices difficiles et les pièges qu’elles comportent, ces évaluations déstabilisent bon nombre d’élèves, leur donnent une mauvaise image de leurs compétences réelles et les découragent. Le temps imparti à certaines épreuves est trop court.
o Ils critiquent le système binaire (0 ou 1) de notation qui renforce le côté élitiste et injuste de ces évaluations et nuit à l’exploitation pédagogique que pourraient en faire les enseignants. De plus, certains exercices ne ciblent pas les compétences annoncées.
o Ils dénoncent un système inéquitable du fait que certains enfants ont pu anticiper sur ces épreuves grâce à l’accès internet et déplorent les inégalités ainsi créées : il est certain que des parents, en toute bonne foi et pour aider leur enfant, auront utilisé cet accès largement médiatisé.
o Ils craignent que les résultats préoccupants qu’elles risquent d’engendrer n’inquiètent les parents, et n’aboutissent à des comparaisons entre établissements dans un contexte d’assouplissement de la carte scolaire. En bref, ces évaluations pourraient contribuer à jeter le discrédit sur l’École et ses enseignants.
o Ils pensent que ces évaluations des élèves de CM2 ne répondent pas à l’objectif de toute évaluation formative : apporter des informations sûres, adaptées et utiles à l’élève et à ses parents, au maître ainsi qu’à l’institution. Cette rupture brutale avec la culture des évaluations diagnostiques institutionnelles représente un recul dommageable.
Pour toutes ces raisons, les conseillers pédagogiques de la Loire :
o soutiennent les équipes qui ont refusé de soumettre partiellement ou totalement leurs élèves à ces évaluations plus destructrices qu’objectives et /ou refusent de faire remonter les résultats.
o ne s’impliqueront ni dans les traitements, ni dans une éventuelle exploitation pédagogique de ces évaluations.
Les conseillers pédagogiques de la Loire
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