Actuellement, le protocole sanitaire, ne nous permet pas d’enseigner avec plus de 15 élèves. Blanquer l’opportuniste a tout de suite ouvert la porte qui s’offrait à lui, afin d’avancer dans sa politique éducative.
Interrogé au Sénat le 19 mai dernier sur sa préparation de la rentrée scolaire 2020/2021, J.M. Blanquer a déclaré : « Nous avons à penser une place supplémentaire du sport et de la culture à l’école » avant de préciser sa pensée : « Une contrainte forte peut nous amener à une évolution positive car on avait déjà l’objectif de développer la place du sport et de la culture. Ce qui préfigure cela c’est le 2S2C ».
Le ministre ne s’en cache donc pas : il s’agit pour lui de dessaisir progressivement l’école des enseignements d’EPS et des disciplines artistiques pour les confier à des acteurs externes (collectivités, associations....entreprises ??) et ainsi faire de la place pour l’apprentissage de ce qu’il appelle « les fondamentaux ».
La boucle est bouclée : délégations de l’EPS, de la culture, du civisme aux associations, personnels municipaux, retraités, auto-entrepreneurs, étudiant.es...la liste des intervenants possibles pour les 2S2C sur les sites des différents rectorats en dit long sur les diverses possibilités et les marges de manœuvres. Avec la mise en place des 2S2C, les PE devront ainsi se concentrer sur LES fondamentaux du sieur Blanquer.
Tout ceci est annoncé comme étant un dispositif permettant la réouverture des écoles post-confinement. Mais nous ne sommes pas dupes ! Avec l’incertitude de la rentrée de septembre, nous voyons bien se profiler une école dont Blanquer rêve :
- des fondamentaux en présentiel,
- de la culture, du sport et de l’éducation civique sur le temps scolaire mais encadrés par les collectivités territoriales
- et un peu de distanciel.
Dans un communiqué ( en PJ ) le SNUipp-FSU et le SNEP-FSU alertent sur le fait que « cette externalisation de l’EPS et de la culture renforcera les inégalités puisque les 2S2C ne seront pas proposées sur tout le territoire et qu’elles auront un coût pour les collectivités et donc pour les familles ». Ils rappellent que « dans le cadre de l’Ecole, ces disciplines sont dispensées à tous les élèves, sans aucune distinction, par des personnels enseignants qui les connaissent parfaitement ».
Aussi, les deux organisations syndicales alertent sur le fait que si ce dispositif est présenté comme transitoire, il ne doit en aucun cas conduire à déposséder les PE de l’enseignement du sport et de la culture. (Voir communiqué en PJ).
A terme, une telle initiative fait naître de vives inquiétudes qu’elle réduise le champ d’enseignement de l’école publique pour la recentrer sur les seuls fondamentaux.
Des questions se posent dès aujourd’hui quand il est envisagé de confier à des associations ou des municipalités, l’éducation à la citoyenneté. ( communiqué FSU)
Quelles garanties, que cela ne puisse être l’occasion de tentatives idéologiques contraires aux idéaux et aux valeurs de la république et de la démocratie ?
Sommes-nous prêts à accepter que l’éducation à la citoyenneté de nos enfants soit confiée à des intervenants qui défendraient l’exclusion raciale, qui fustigeraient les principes d’égalité entre les hommes et les femmes, qui nieraient le droit à une sexualité librement choisie ou qui instrumentaliseraient l’histoire à des fins nationalistes ?
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022