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publie 18 mars 2011

Un statut, mais de quoi parle t-on ?

Statut. Nouvel Eldorado ou mauvaise réponse à de bonnes questions ? Derrière un même mot, se cachent des réalités bien différentes aux conséquences profondes pour le fonctionnement l’école primaire. Décryptage sans tabou.

Le statut à l’école, ça n’existe pas ?

Actuellement, les directeurs sont régis par les statuts généraux de la fonction publique (ils sont fonctionnaires), assujettis au statut particulier du corps de professeur des écoles (ils sont PE), puis soumis au décret des directeurs d’école (ils sont nommés sur un poste de direction). Ils sont donc aujourd’hui en situation de « statut d’emploi » : Après avoir été inscrits sur une liste d’aptitude, ils sont nommés entraînant alors un repositionnement sur la grille indiciaire. A tout moment, ils ont la possibilité de quitter cette fonction.

Alors, quel pourrait être ce nouveau statut ?

Un corps spécifique de directeur d’école ?
La création d’un corps entraîne ipso facto un nouveau mode de recrutement, de nomination, et d’avancement, etc. Cette hypothèse n’a jamais été évoquée par le ministère. Et autant le dire honnêtement, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP), la tendance dans la fonction publique est à la fusion de corps et à l’extinction de certains corps, et non à la création de nouveaux. De plus, la question du concours permettant d’y accéder serait complexe.

Un détachement dans le corps des personnels de direction ?
Cette hypothèse tient compte du fait qu’il existe déjà un corps des chefs d’établissement au sein de l’éducation nationale, spécialement créé en 2001. Elle ne peut s’envisager qu’en cas de création d’EPEP ou d’établissement de ce type qu’elle qu’en soit la dénomination. Cela confère alors de nouvelles obligations : mutation obligatoire, évaluation des résultats par objectifs fixés par une lettre de mission du recteur, notation administrative des enseignants... Il n’est pas possible, ensuite, de redevenir PE.

Des emplois fonctionnels ?
Ce sont des postes de responsabilité sur lesquels les personnels sont nommés pour une durée déterminée, avec un détachement vers un emploi. Ce sont des postes à profil, pas uniquement ouverts aux PE. Là encore, ils sont attachés à de nouvelles missions d’encadrement des enseignants des écoles.

Un grade à accès fonctionnel (GRAF) ?
C’est un peu le nouvel OVNI. Luc Chatel y a fait vaguement allusion. L’idée du GRAF est assez simple : sont éligibles au GRAF les agents de catégorie A qui, sur une durée conséquente, auraient été détachés sur un statut d’emploi ou auraient exercé des fonctions correspondant à un niveau de responsabilité élevé. Il s’agit de fonctions « managériales ». Le directeur récupérerait ainsi certaines missions des inspecteurs ( IEN).

« Statut », ce n’est donc pas qu’un simple changement administratif. Un statut implique un nouveau rôle au sein de l’école. Ces modèles pour certains proches du chef d’établissement marquent une « disjonction » nette entre le métier de PE et celui de directeur. Ces orientations modifient la fonction de la direction d’école, l’éloignant du rôle d’animation et de médiation pour aller vers plus de contrôle. Les principaux intéressés pourraient même se trouver confrontés à des missions qu’ils ne revendiquent pas (évaluer le travail des enseignants, recruter du personnel, former les stagiaires...)

Pour le SNUipp-FSU, ces pistes sont inacceptables. Elles ne régleraient d’aucune façon les difficultés rencontrées par les directrices et directeurs. De plus, en quoi cela améliorerait-il le fonctionnement de l’école ? Une seule certitude, les rapports au sein de l’équipe s’en trouveraient, à terme, modifiés.