L’école et la jeunesse sont un investissement d’avenir et la France est un pays produisant suffisamment de richesse pour supporter cet investissement. Tel est le message du collectif L’éducation est notre avenir dans une adresse faite aux députés à l’occasion du débat sur le budget qui prévoit la suppression de 16 000 postes dans l’éducation après les 60 000 des 3 dernières années.
« Le service public d’éducation a régressé. On ne peut pas faire comme si les dizaines de milliers de postes supprimés année après année dans l’Éducation nationale n’avaient rien touché au système. Nous demandons à ce que les députés regardent bien ce qu’ils vont faire lors du vote du budget ».
C’est en ces termes que Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, a ouvert hier mardi 16 novembre la conférence de presse organisée par le collectif des 25 L’éducation est notre avenir, afin « d’alerter l’opinion et ceux qui font la loi » sur les conséquences du budget 2011 sur l’Éducation nationale. Les représentants des 25 organisations (syndicats, associations, mouvements pédagogiques) à l’origine de la pétition « Un pays, une école notre avenir » étaient en effet réunis au siège de la Fédération des conseils de parents d’élèves pour présenter les initiatives qu’ils entendent prendre à l’occasion de l’examen du projet de loi de finance qui prévoit la suppression des plus de 16 000 postes dans l’éducation dont 8 967 dans le primaire.
Déjà 60 000 emplois supprimés ces trois dernières années
Le collectif a décidé d’envoyer une adresse à chaque groupe parlementaire dans laquelle il rappelle « la suppression de 60 000 emplois de personnels enseignants et non enseignants » entre 2008 et 2010. Cette adresse en détaille les conséquences « directes » : « suppression des emplois de stagiaires, augmentation du nombre d’heures supplémentaires, baisse du nombre des remplaçants, baisse des crédits pédagogiques, baisse des moyens de formation continue, diminution des moyens accordés aux associations complémentaires et aux mouvements pédagogiques, suppression d’emplois administratifs, réduction drastique des financements affectés au financement des emplois aidés (EVS) ». Le collectif demande aux députés d’agir « lors du débat et du vote du budget pour signifier au gouvernement les conséquences d’un quatrième budget dégradé ». « Il en va de la responsabilité des représentants de la Nation de donner à l’École les moyens de répondre aux défis à relever pour l’avenir de notre pays », explique-t-il.
Une journée de mobilisations le 22 janvier
Parallèlement à l’expédition de cette adresse, les 25 ont préparé un tract, « Budget pour l’école : encore et toujours moins », qu’ils entendent distribuer dans les écoles et établissements. Ils ont d’ores et déjà annoncé une initiative à caractère national pour le samedi 22 janvier organisée au niveau local « sous des formes diversifiées ». Résumant le sentiment général des organisations Bernadette Groison a estimé que "nous ne sommes plus dans une logique éducative, mais uniquement dans une logique budgétaire et comptable qui met l’Éducation nationale dans une situation désespérante". Les représentants des 25 ont dénoncé à l’unisson l’impossibilité « de mener avec le ministre le débat éducatif et le débat pédagogique » opposant à « la logique comptable » la nécessité « de partir de l’éducation nationale et de traiter la difficulté là où elle se trouve, c’est-à -dire dans la classe ».
Les mécomptes du ministère
Le collectif a également commenté le décompte des effectifs réalisé par le ministère la semaine dernière, décompte au cours duquel il aurait « retrouvé » 20 000 équivalents temps plein, en surnombre donc. La publicité faite autour de cette information a été jugée comme une tentative pour « justifier » les 16 000 suppressions annoncées pour 2011. « Le surnombre est estimé à environ 5 600 postes dans le premier degré et c’est une conséquence d’une mauvaise gestion du ministère par rapport à ses prévisions du nombre de départs en retraite » a précisé le secrétaire général du SNUipp. Alors que le gouvernement poursuit sa politique de non renouvellement d’un départ à la retraite sur deux, les enseignants ont été moins nombreux qu’espéré par le ministère à partir avant l’âge de départ à taux plein en 2009. Il est vrai que la précédente réforme des retraites produisant ses pleins effets, le poids de la décote va grandissant et que la crise économique comme la perte de pouvoir d’achat ne sont guère incitatifs non plus.
Un investissement d’avenir
« Heureusement que ces enseignants étaient là à la rentrée qui a été la pire que nous ayons connue » a relevé Sébastien Sihr. « Ils ont permis de mettre de l’huile dans les rouages de l’école primaire ». Et de d’évoquer les conséquences les plus criantes de la diminution des effectifs et « d’un budget couperet » dans le premier degré comme le renoncement à la scolarisation des 2 ans qui après avoir chuté à 15% pourrait conduire à ne pas scolariser près de 100 000 élèves à la prochaine rentrée, comme les menaces pesant sur les 1 500 postes RASED sédentarisés après la cure d’amaigrissement qui a déjà conduit à la suppression d’un nombre équivalent d’emplois dans les réseaux, ou comme la hausse envisagée des effectifs par classe. Autant de paramètres déterminants pour la réussite des élèves, et notamment de ceux qui sont le plus éloignés de la culture scolaire. Rappelant que le taux d’encadrement était en France d’un adulte pour 20 élèves contre 1 sur 15 en moyenne dans l’OCDE, le collectif a redit sa conviction que « la France est un pays qui produit suffisamment de richesses pour investir dans sa jeunesse, dans son avenir ».
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022