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publie 2 juin 2008

SEMAINE SCOLAIRE : DÉCLARATION DE LA FSU lors du CDEN du 30 MAI : PATATE CHAUDE POUR USINE À GAZ.

L’école publique est à la croisée des chemins. Elle subit depuis septembre le feu nourri des critiques tendant à discréditer l’institution et le travail des enseignants. Après le collège ces dernières années, c’est au tour de l’école primaire d’être à l’origine de tous les maux. Cette offensive a pour objet de préparer l’opinion à la justification d’un démantèlement progressif de l’école publique. La réforme des programmes et la désorganisation de la semaine scolaire sont donc des passages obligés de la réduction drastique des effectifs dans le cadre de la RGPP. Le rythme de diminution est fixé à 80 000 postes en 4 ans après les 11200 postes supprimés cette année.

En proposant moins d’école (72 heures de classe en moins) à tous les enfants et en alourdissant les programmes, le Ministre Darcos prétend réduire le nombre d’élèves en échec à 5%. En prenant à contre-pied les connaissances sur les processus d’apprentissage des élèves et en réduisant le travail de l’élève à une simple répétition de savoirs, il prétend faire mieux réussir les élèves.

En proposant la semaine de 4 jours à tous les élèves alors que ce modèle fait l’unanimité contre lui le Ministre organise l’échec des élèves les plus fragiles. En proposant de surcroît d’externaliser la prise en charge des élèves en difficulté, il ne peut ignorer qu’il va alourdir les journées de travail des élèves et des enseignants. Dès lors, les 10 000 postes d’enseignants des réseaux constituent le vivier de la contribution du premier degré à la RGPP.

Depuis quelques mois monsieur l’Inspecteur d’Académie vous cherchez des solutions pour mettre en œuvre les directives du ministre. Force est de constater que vous n’en avez trouvé aucune, quelles que soient les solutions avancées, les dommages collatéraux seront nombreux aussi bien du coté des élèves, des enseignants ou des collectivités territoriales.

Vous vous apprêtez donc à transférer à l’échelon inférieur le poids d’une décision que vous n’avez pu en quelque sorte vous résoudre à prendre et que le ministre ne voulait surtout pas prendre lui-même. Ce dispositif va contribuer à creuser les inégalités entre écoles, entre élèves et entre enseignants, à mettre en concurrence les écoles, les territoires. Ce sont donc dans ce cadre les équipes qui devront négocier d’abord à l’interne puis avec les parents d’élèves, puis avec les collectivités locales pour le mettre en place. Ce sont les collègues qui devront assumer les conséquences des décisions qu’ils auront prises. Le ministre aura beau jeu de dénoncer les dysfonctionnements et trouvera là n’en doutons pas un nouveau prétexte à pousser plus loin ses prétendues réformes.

C’est bien la désorganisation et la réduction du champ d’intervention de l’école publique qu’organise sciemment le ministre. La précipitation, l’urgence invoquée sont d’ailleurs les signes de ce dessein. La prochaine étape, nous la devinons : ce sera l’évaluation des écoles puis leur classement en fonction de leurs résultats. L’école primaire sera elle aussi mise en concurrence.

Le professeur Montagner, chronobiologiste de notoriété internationale le dit lui-même : « La semaine de 4 jours est une forme larvée de maltraitance qui aggrave la fracture sociale. L’histoire de l’éducation retiendra que les acteurs et témoins complaisants de la semaine de quatre jours ont accentué les difficultés et souffrances des enfants-élèves de l’école primaire. » Antoine Prost, historien de l’éducation, parle lui, de Munich de l’école.

Pour notre part nous refusons d’être ces témoins complaisants, nous nous refusons de prendre part à cette entreprise, attachés que nous sommes au service public laïque et gratuit d’Éducation. Nous continuerons de mettre en garde les équipes, les parents, les élus, des conséquences pour l’école d’un tel dispositif tout en exigeant la mise en place de vrais outils d’amélioration du système éducatif.

Enfin, nous dénonçons également la remise en cause du droit de grève que constitue le SMA. Cette atteinte à l’une des conquêtes sociales parmi les plus importantes, si elle se met en place, affectera toutes les catégories de fonctionnaires. Ceux-ci ont des droits et des devoirs. Par glissements successifs, nous nous dirigeons vers une fonction publique dont les agents n’auront plus que des devoirs. L’Histoire nous renseigne sur le type de société vers laquelle cela nous conduit...

Pour toutes ces raisons, la FSU appellera les personnels à continuer l’action pour l’école, dès le 10 juin prochain.