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publie 12 septembre 2012

Réinvestir la maternelle

Suppressions de postes, dispositifs d’évaluation et outils d’aide différenciée contestés, « primarisation » excessive, l’école maternelle a été sérieusement malmenée toutes ces dernières années. Pour le SNUipp, il est temps qu’elle retrouve toute sa place, celle d’une école à part entière, où il fait bon vivre...et grandir.

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Des dispositifs d’aide et d’évaluation controversés, des programmes qui font la part (trop ?) belle à la lecture et l’écriture au détriment d’autres apprentissages, la quasi-disparition de la scolarisation des tout-petits, une formation insuffisante à ses spécificités, l’école maternelle a particulièrement souffert de la politique éducative conduite ces dernières années par la précédente majorité. Elle a notamment été une victime toute désignée des suppressions de postes d’enseignants, voyant passer selon les propres chiffres du ministère, le taux de scolarisation des enfants de moins de trois ans de 34,6% en 1999 à 11,6% à la rentrée 2011. Des effectifs par classe en hausse régulière et des remplacements de moins en moins assurés sont autant de dégâts collatéraux à mettre aussi au passif de ces restrictions budgétaires. Pourtant, chacun sait l’importance de la scolarisation pré-élémentaire, premier lieu où se joue la réussite des élèves. Un rapport de l’OCDE, publié en février 2012, est d’ailleurs venu opportunément rappeler « que l’investissement dès l’école maternelle pour les enfants issus des milieux défavorisés constituait une mesure équitable et en même temps économiquement rentable ». Une affirmation assortie de préconisations auxquelles le précédent gouvernement est resté sourd, avait alors regretté le SNUipp.

Des évaluations à « haut risque »...

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Une frénésie d ’évaluations en tous genres s’est aussi abattue sur l’école dans la dernière période, frénésie qui n’a pas épargné la maternelle. Chacun garde en mémoire la tentative ministérielle d’imposer à l’automne dernier un dispositif national d’évaluation pour les enfants de grande section. L’initiative avait suscité un tollé dans la communauté éducative, le SNUipp l’estimant inacceptable, et précisant qu’ « en maternelle, il n’existe pas d’élèves à risque, les différences de maturité et de développement ne pouvant pas être regardées sous le seul prisme de la difficulté scolaire et encore moins sous celui des troubles du comportement. » Rétropédalage du ministre en plusieurs temps, qui annonçait d’abord que le dispositif serait modifié et rendu non-obligatoire, puis ouvrait des discussions autour d’outils d’observation et de renforcement mis à la disposition des enseignants de grande section.

...Aux outils « d’aides différenciées »

Exit donc, l’épisode calamiteux des enfants classés ’’RAS’’, ’’à risque’’ ou ’’à haut risque’’ et place, au printemps dernier, à ce qui pour le ministère devait constituer la grande innovation de l’année : un programme d’aides pour les élèves de grande section dans dix « domaines-clés » de la maternelle. Le premier programme, concernant le domaine de la phonologie, était présenté au SNUipp le 27 mars dernier. Soumis comme un projet en cours d’élaboration, il a d’emblée posé question, notamment quant aux fondements scientifiques que revendiquaient ses concepteurs. « Hors sujet », avait commenté le syndicat qui écrivait à Luc Chatel pour lui exposer ses réserves. Dans le même temps, il ouvrait ses colonnes à plusieurs spécialistes de la recherche en éducation afin qu’ils développent leurs points de vue sur ces fameux outils d’aide différenciée. L’occasion d’un débat contradictoire, argumenté, de proposer aux enseignants des regards pluriels sur un dispositif controversé.

Vers un nouveau souffle ?

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« Donner plus et mieux à ceux qui ont moins sans abandonner les autres » dans un cadre où « le plaisir d’être à l’école, c’est aussi le plaisir d’y réussir ». C’est une des conclusions d’un rapport de l’inspection générale sur l’école maternelle et dont le SNUipp demandait vainement la publication depuis octobre 2011. Les constats présentés étaient sévères : “Primarisation” de la maternelle dès la petite section, envahissement de l’écrit au détriment de l’oral, outils d’évaluation inadaptés, travaux formels substitués au jeu et aux manipulations à même d’ancrer les apprentissages, équipements appauvris... On comprend que l’ancien ministre se soit empressé d’enterrer le diagnostique, aussi bien que le catalogue de recommandations exposées par les inspecteurs généraux ! Vincent Peillon a décidé, dès son arrivée rue de Grenelle, de rendre publics l’ensemble des rapports “cachés”. Celui sur la maternelle a été l’un des premiers. On retrouve d’ailleurs quelques unes de ses conclusions dans les fiches mises en ligne sur le site « Refondons l’école de la République » et qui donnent le cadre de la grande concertation engagée depuis juillet. Une concertation dans laquelle le SNUipp porte la volonté d’une école maternelle qui donne le « La » de la réussite pour tous les élèves.

Lire aussi :
- maternelle : au commencement était le langage
- redonnons des couleurs à l’école maternelle

Les autres rétrospectives de l’année :
- des emplois pour la réussite de tous
- difficultés scolaires au tournant