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publie 23 juin 2011

Rythmes scolaires : à nouveau un débat ?

En annonçant un nouveau débat sur les rythmes scolaires, le chef de l’Etat feint d’ignorer que la question est sur la table depuis plus d’un an. Le comité de pilotage doit remettre son rapport lundi.

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La loi de la hiérarchisation de l’information fait parfois que certaines d’entre elles se retrouvent rangées au second plan de l’actualité. C’est le cas de l’annonce faite par Nicolas Sarkozy lors de son déplacement en Lozère mardi 21 juin concernant l’ouverture d’un débat sur les rythmes scolaires. Bien que cela ne les ait pas empêchés d’annoncer la nouvelle, la plupart des médias ont focalisé sur le maintien du nombre de classes dans le primaire en 2012 et sur la poursuite de la politique de suppressions de postes dans la fonction publique. C’est le cas aussi pour SNUipp.fr qui a souligné que dans l’éducation cette logique se traduirait pour le primaire par la disparition à la rentrée 2012 de 8 000 postes supplémentaires. Pas sans les enseignants

L’info sur les rythmes mérite cependant un traitement plus approfondi. En effet, on peut s’interroger sur les déclarations du chef de l’Etat annonçant un débat sur la longueur de la journée, sur le nombre de jours de classe dans l’année, et sur toutes les questions abordées depuis plus d’un an par la Conférence nationale sur les rythmes scolaires. Cette conférence, supervisée par un Comité de pilotage créé en juin 2010, a permis des premières expressions des acteurs concernés. Le SNUipp a d’ailleurs fait prévaloir que toute décision ne pourrait se faire contre et sans les enseignants. Les rythmes, c’est aussi les effectifs allégés dans les classes, des locaux accueillants, une vraie articulation entre temps scolaires et périscolaire.... Une question plus complexe, en somme, que le seul fait d’imposer l’école le mercredi matin. Un rapport final la semaine prochaine

En janvier dernier le Comité de pilotage a publié un rapport de synthèse des débats. Son rapport final doit être remis la semaine prochaine au ministre de l’Education nationale. Des « fuites », sans doute organisées, divulguées fin Mai, ont laissé entrevoir quelques unes des pistes préconisées par le Comité, telle la fin de la semaine scolaire de 4 jours. Dans ce type de procédure, la pratique habituelle et convenue est que le rapport final commandé aux experts soit suivi de décisions. Alors que le ministre a d’ores et déjà dit qu’il ne changerait rien avant la rentrée 2013, le chef de l’Etat décide aujourd’hui d’ouvrir un nouveau débat. Pas de décision dans l’immédiat

Certes, les enjeux autour des questions liées aux rythmes scolaires sont considérables, en premier lieu pour ceux qui devraient être au centre du système, les enfants. Les parents, les enseignants, les collectivités, les professionnels du tourisme qui n’avaient pas été consultés lors de la suppression généralisée de la neuvième demie-journée d’école, sont tout autant intéressés. Mais les intentions du président de la République restent floues. S’agit-il par le biais de l’organisation d’un nouveau débat d’approfondir une question sur laquelle l’essentiel a déjà été dit ? D’éviter de se mettre à dos avant la présidentielle des acteurs du système dont certains ont des intérêts difficilement conciliables ? De jeter un écran de fumée pour tenter de masquer le vrai visage d’une politique éducative dictée par le dogme de suppressions massives de postes ? L’annonce du président aura au moins une conséquence, celle de remettre à plus tard toute décision