L’État ne donne pas forcément plus aux écoles qui ont moins, bien au contraire. C’est la principale conclusion d’un pré-rapport de la Cour des comptes qui étrille sévèrement le pilotage d’un système éducatif en manque de « cohérence » et qui aggrave les inégalités.
« Si le ministère de l’Éducation nationale souhaite réellement lutter contre les inégalités géographiques de résultats des élèves, une profonde inflexion de ses politiques territorialisées et une réforme de son mode d’allocation des moyens apparaissent donc indispensables. »
C’est une des principales conclusions d’un pré-rapport de la Cour des comptes dont le quotidien Le monde a publié les bonnes feuilles dans son édition datée du vendredi 13 avril. Selon l’AFP qui a également eu accès au texte, le rapport indique que le gouvernement ne mène aucune « politique particulière en matière de réduction des inégalités » à l’école, allouant même des moyens à des académies bien dotées au détriment des plus défavorisées. Certes, il ne s’agit pour l’instant que d’un « relevé d’observations provisoires », intitulé « L’éducation nationale et les inégalités territoriales : résultats et moyens scolaires », mais les rapporteurs n’hésitent pas à avouer qu’ils peinent « à trouver une cohérence traduisant une politique d’ensemble précise ». Pour les magistrats, « le système éducatif se caractérise par des inégalités territoriales de toutes natures », et « les moyens actuellement déployés ne permettent pas d’y remédier. »
Mettre les moyens là où il y en a le plus besoin
Luc Chatel, qui ne possède pas encore le rapport, a cependant réagi vivement. Dans un communiqué, il accuse sans nuance le journal Le monde d’en faire « une interprétation partielle, partiale et partisane » soupçonnant la journaliste du quotidien du soir de réciter « la leçon du candidat Hollande ».
De son coté, le SNUIpp a souligné le décalage entre les déclarations passées du ministre de l’éducation nationale, et la réalité dans les écoles et établissements telle que la révèle la Cour des comptes.
Pour Luc Chatel, il était nécessaire de déléguer au niveau des académies la gestion des moyens pour une meilleure prise en compte des besoins du terrain. De toute évidence les écoles et établissements les mieux dotés ne sont pas forcément ceux qui en ont le plus besoin, bien au contraire, ce qui accroît les inégalités scolaires. « Il faut mettre les moyens là où il y en a le plus besoin » indiquait hier le SNUipp, soulignant que « c’est à l’Etat de compenser les inégalités territoriales en assurant une juste répartition des moyens ».
Le syndicat, qui restait prudent en attendant la publication du rapport en son entier, notait toutefois que les premières informations issues de ce texte montrent l’urgence « d’une plus grande transparence dans la répartition des moyens, et d’une révision des critères d’attribution en fonction des territoires ».
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022