SNUipp-FSU du Jura : Nous n’entrerons pas dans l’avenir à reculons !

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publie 11 mars 2010

Retraites, idées fausses et vrais enjeux

Après avoir annoncé que tout serait réglé à la fin juillet, Nicolas Sarkozy a décidé que la loi sur les retraites serait prête « début septembre ». En attendant, on essaie d’affoler les foules en présentant des besoins de financement gigantesques (100 milliards d’euros !) sortis de nulle part. La journée d’action du 23 mars a inclus, outre les retraites, les questions du pouvoir d’achat et de l’emploi car, beaucoup plus que de l’allongement du temps de travail, l’avenir des retraites dépend de ces deux variables.
En fait, le pouvoir veut enfermer le débat dans une alternative obligatoire : soit on augmente le temps de travail soit on baisse les pensions. En vérité, le gouvernement fait les deux… sans que cela sauve les caisses de retraites. La France a connu trois vagues de réformes, en 1993, en 2003 et en 2007. L’âge légal de départ n’a pas été modifié (60 ans) mais la durée de cotisations a été allongé de 37,5 ans à 40 ans, puis à 41 ans, avant de grimper d’un trimestre tous les ans. La base de calcul a été modifiée, tenant compte des vingt-cinq meilleures années pour le privé au lieu des dix précédemment. Au total, en quinze ans, le taux de remplacement (niveau de la retraite par rapport à son salaire) a baissé de 10 points. Le risque de voir exploser le nombre des retraités pauvres (déjà 11 % des plus de 65 ans), comme a précédemment flambé le nombre des travailleurs pauvres, paraît de plus en plus probable. Les caisses, elles, sont toujours en déficit : 10 milliards d’euros attendus en 2010. Preuve que ce type de potion aggrave le mal au lieu de le résoudre et qu’il faut se méfier des fausses évidences. Ces hypothèses à sens unique ne peuvent conduire qu’à une baisse drastique du niveau des pensions et à un renforcement des inégalités, pénalisant les carrières courtes ou interrompues, en particulier celles des femmes. Elles fragilisent de plus l’adhésion des jeunes générations au principe d’une retraite par répartition car ces perspectives deviennent irréalistes pour celles et ceux qui, entre allongement des études, chômage et précarité, accèdent de plus en plus tard à un emploi.
De la même manière, le principe d’équité public/privé n’est utilisé que pour tirer le public vers le bas et imposer, à terme, de nouvelles régressions pour tous. Le SNUipp refuse toute remise en cause des 6 derniers mois comme base de calcul des pensions dans la fonction publique et conteste l’instrumentalisation du COR. Celui-ci vient d’annoncer qu’il travaillait sur des hypothèses d’allongement de la durée de cotisation pouvant aller jusqu’à 45 annuités et de report de l’âge légal à 63 ans voire 65, alors que, pour ce qui concerne les professeurs des écoles, 30% d’entre eux, en particulier les femmes, sont déjà aujourd’hui victimes de la décote.
Le Snuipp examine avec intérêt et de façon ouverte la possibilité de s’associer à des expressions publiques rassemblant de façon unitaire diverses composantes du mouvement social. Le Snuipp travaille avec la FSU à l’organisation d’initiatives publiques et médiatiques pour créer les conditions de la mobilisation unitaire la plus large et s’opposer à toute réforme régressive en matière de retraite.