L’étude des trajectoires professionnelles des enfants d’immigrés, qui sont majoritairement issus de milieux ouvriers, met en évidence le fait que l’origine sociale et le diplôme déterminent davantage la mobilité professionnelle que l’origine géographique.
Une note de la DARES (voir document) de septembre dernier étudie les trajectoires professionnelles des enfants d’immigrés à partir d’une enquête de l’INSEE de 2008. Celle-ci mesure la mobilité sociale d’une génération à l’autre en comparant la situation professionnelle des enfants d’immigrés à celle de leur père. L’origine ouvrière des enfants d’immigrés est très marquée : 66 % d’entre eux ont un père ouvrier contre seulement 39 % des personnes sans ascendance directe immigrée qui constitue la population dite “majoritaire”. Cela est particulièrement vrai chez les descendants d’immigrés venus d’Europe du sud et du Maghreb, ces derniers étant sur-représentés parmi les ouvriers non qualifiés. Corollaire, les pères immigrés occupant des professions intermédiaires (7 %) ou des fonctions de cadres (4 %) sont bien moins nombreux que ceux de la population majoritaire (respectivement 16 % et 10 %). Pour l’ensemble des descendants d’immigrés, les périodes de chômage, d’inactivité, d’alternance emploi/chômage correspondent à 13 % de leur temps depuis la fin des études contre 11 % dans la population majoritaire. Mais cette part est de 21 % chez les fils et de 33 % chez les filles d’immigrés maghrébins, particulièrement touchés par le chômage et la précarité de l’emploi.
L’ascension sociale tout de même
Pourtant, à origine sociale équivalente, les enfants d’immigrés ont une “destinée” professionnelle proche de celle de la population majoritaire et leurs chances de connaître une mobilité ascendante sont équivalentes. Ainsi, alors que seuls 8 % des pères immigrés travaillaient dans la fonction publique pour 22 % des pères de la population majoritaire, cet écart se réduit chez les enfants puisque 23 % des descendants d’immigrés en activité sont fonctionnaires contre 25 % dans la population majoritaire. De même, les enfants d’immigrés sont beaucoup moins souvent ouvriers que leur père (42 % contre 66 %) et ils accèdent à une catégorie socioprofessionnelle supérieure à celle de leur père dans des proportions équivalentes à celles de la population majoritaire (21 !%). Ces mobilités seraient liées aux mutations du marché du travail (baisse du travail non qualifié, tertiarisation des emplois) et à l’élévation du niveau de formation. Ainsi, détenir un diplôme de niveau Bac+3 ou plus augmente par trois les chances d’être en mobilité ascendante par rapport à un diplôme de niveau Bac.
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022