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publie 27 septembre 2012

Le travail enseignant au rapport.

Selon un récent rapport sur le travail des enseignants, ceux-ci sont fortement investis dans leur activité professionnelle mais demandent à l’institution de mieux les soutenir et de créer les conditions pour exercer dans la sérénité.

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Décryptage

Rendu public le 21 septembre dernier, un rapport conjoint de l’inspection générale de l’Éducation nationale (IGEN) et de l’IGAENR sur « l’activité professionnelle des enseignants » s’inquiète d’un « malaise diffus chez les professeurs » qui demandent à être mieux considérés et que soient créées les conditions d’un exercice du métier plus serein. « Le Mammouth bouge encore, il serait même assez alerte malgré les chausse-trapes. » ironisait Fenêtres sur cours dans sa dernière livraison. Les inspecteurs généraux le confirment et rappellent que les enseignants sont « fortement investis dans leur activité professionnelle » que ce sont eux qui « ont porté la massification de la scolarité depuis les années 60 » eux aussi qui «  ont participé à la création de dispositifs multiples » ou encore ont permis « l’évolution de la scolarisation des enfants en situation de handicap ». Pourtant, et s’agissant des enseignants des écoles, sont détaillés plusieurs phénomènes qui, notamment depuis 2008, témoignent d’un réel désarroi.

Une charge de travail qui s’alourdit

Consacrant en moyenne un peu plus de 42 heures par semaine à leur métier, y sacrifiant souvent une partie de leurs congés, les professeurs des écoles décrivent un «  investissement (qui) se traduit par une sorte de veille permanente (…) l’impression que le travail, loin de s’arrêter une fois franchies les portes de l’école, empiète largement sur la vie privée.  » S’agissant de la journée de classe, c’est sa densité qui s’est accrue, rapporte la mission d’inspection, tout particulièrement depuis la réforme de 2008. Nouveaux programmes jugés plus lourds que les précédents, alors que la semaine a été réduite à quatre jours, « Ã©valuations nationales (qui) ont ajouté une pression nouvelle », documents administratifs de plus en plus nombreux, PPRE, PPS, PAI, LPC... le poids des exigences procédurales conduit les enseignants à dire qu’ils « passent plus de temps à rendre compte qu’à agir » déplorent les enquêteurs. La fameuse “Aide Perso” n’échappe pas à la sagacité des inspecteurs généraux qui confirment d’ailleurs un élément saillant de l’enquête réalisée l’an passé par le SNUipp : « Quelle que soit l’organisation choisie, le constat (que les enseignants dressent) unanimement est que l’aide personnalisée n’est bénéfique que pour les élèves qui ont des difficultés ponctuelles et passagères. Elle n’est jugée d’aucune utilité pour les élèves en grande difficulté (...) »

Des griefs vis à vis de l’institution

Des conditions d’exercice du métier rendues plus difficiles, un contrôle jugé tatillon de la part de la hiérarchie, le sentiment d’un « travail empêché » alors que par ailleurs, les professeurs des écoles reprochent à l’institution de ne pas leur donner « le temps nécessaire ni les ressources en formation pour préparer et exécuter dans de bonnes conditions les tâches qui leurs sont confiées ». Le constat est sévère, d’autant qu’il Il n’y a plus « d’offres de formation en quantité suffisante et qu’elles ne répondent pas aux besoins de réflexion sur les inflexions d’ensemble de l’enseignement, notamment sur les modalités de la personnalisation, d’actualisation des connaissances requise par les évolutions des programmes et, plus encore, d’acquisition des savoir-faire professionnels nécessaires pour prendre en charge les nouvelles modalités du travail auprès des élèves. »

Des préconisation

Alors que faire « pour enclencher une dynamique positive ? » Clarifier dans un premier temps les différentes composantes du métier « de façon à y faire apparaître le travail invisible, indissociable de l’enseignement proprement dit » avancent les rédacteurs. Mettre en place aussi, un “Observatoire de la condition enseignante” qui développerait « une veille sur les évolutions du métier (...) les conditions de travail, sur les perspectives et conditions de mobilité, sur les évolutions de la condition enseignante dans d’autres pays (…) » Une préconisation sur laquelle insiste aussi tout particulièrement la mission d’inspection, touche au retour d’une véritable formation continue, de nature à vraiment aider les enseignants dans un exercice toujours renouvelé de leur métier. Par ailleurs, penser des carrières « moins uniformes » et « des perspectives de mobilité plus évidentes » devrait être envisagé, « la prolongation de la vie professionnelle et la diversité des lieux d’exercice incitant à explorer de telles voies. »

Et pour l’immédiat...

« Ces réflexions, ces évolutions n’aboutiront pas immédiatement mais il est une chose qui peut intervenir à brève échéance » concluent les rapporteurs. « On l’a dit, les professeurs ne se sentent plus soutenus, voire respectés ; des propos publics les ont meurtris, les réformes nombreuses et rapprochées les désorientent. Ils ont besoin que l’institution exprime publiquement la confiance qu’elle leur fait et qu’elle crée les conditions pour qu’ils travaillent dans la sérénité.  » Incontestablement, et au moins dans le propos, quelque chose a bien changé du côté de la rue de Grenelle.

Lire en ligne :
- le rapport sur « les composantes de l’activité professionnelle des enseignants. »