Une offre de formation continue qui vise prioritairement à accompagner les réformes plutôt qu’à répondre aux besoins des enseignants, c’est ce que reproche un rapport de 2010 du ministère sur la formation continue tenu caché jusqu’au 6 juin.
Le mercredi 6 juin dernier, le ministère de l’éducation nationale a mis en ligne 21 nouveaux rapports, certains datant de 2007, et qui avaient été tenus cachés par le précédent gouvernement. Cette mise en ligne survient après celle de 17 autres rapports « secrets » rendus publics quelques jours plus tôt, comme s’y était engagé Vincent Peillon. Parmi les nouveaux documents publiés, l’un d’entre eux concerne la formation continue. Portant sur la période 1998-2009 il s’attache moins à dresser le bilan de l’évolution quantitative de l’offre de stages, qu’à évaluer la pertinence, l’efficacité et l’efficience de ces derniers. Notons toutefois que selon des données tirées des statistiques ministérielles, le SNUipp a pu établir qu’entre 2004 et 2010 le nombre de journées stagiaires est passé de 813 300 à 620 800. Une diminution d’autant plus inquiétante que la qualité de l’offre laisse fort à désirer comme le souligne ce rapport.
Accompagner les réformes plutôt que répondre aux besoins
Premier constat, l’offre de formation continue répond d’avantage aux injonctions institutionnelles qu’aux besoins réels des enseignants. Le rapport note que « la focalisation progressive sur l’objectif d’accompagnement des réformes remet en cause la pertinence de la politique de formation continue des enseignants définie au tournant des années 2000 ». Pourtant, plusieurs circulaires datant de la fin des années 90 et du début des années 2000 précisent par exemple que « la politique de formation continue que nous voulons mettre en Å“uvre, si elle doit d’abord contribuer à l’amélioration de nos pratiques pédagogiques, éducatives ou de gestion, doit aussi soutenir l’aspiration à la promotion des personnels. Échapper à la détermination du seul diplôme initial, valoriser l’expérience professionnelle, accompagner la mobilité, ces trois principes doivent s’appliquer pleinement à tous nos personnels », ou encore qu’elle « doit permettre à tous les personnels d’approfondir leurs connaissances, d’améliorer leurs compétences professionnelles et d’accéder à des promotions internes ». Or, insiste le rapport à plusieurs reprises « la priorité donnée à l’accompagnement des réformes n’est pas en phase
 avec les attentes des enseignants en matière de formation continue ».
Inadéquation croissante entre offre et attentes
Le rapport du ministère note encore que le « transfert de la formation continue vers les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) n’a pas répondu aux attentes » ; que « la logique de développement des compétences professionnelles, qui
 devrait être au cÅ“ur de la politique de formation, est insuffisamment 
prise en compte », que l’outil de pilotage et de suivi est « insuffisamment performant » et revient sur « l’inadéquation croissante entre les attentes des enseignants et celles des décideurs » en alertant sur « la déception des enseignants vis-à -vis d’une politique qui n’a pas tenu ses promesses ». Pour conclure, le rapport avance plusieurs propositions, dont celle de « redéfinir le pilotage aux niveaux central et académique » ou « « d’intégrer la dimension formation continue dans la politique de gestion
 des ressources humaines » . Cette dernière proposition conduirait à l’introduction d’un « référentiel métier » demandant à être réactualisé régulièrement et appelant à ce que d’autres dénomment « la formation continue tout au long de la vie ».
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