Le ministère, sans concertation préalable, expérimente partout en France un « entretien de carrière » pour les enseignants des écoles ayant deux et vingt ans d’ancienneté. Le SNUipp a obtenu des précisions. Il lance deux consignes.
Luc Chatel avait bien évoqué en septembre, dans un courrier joint au bulletin de salaire, sa proposition d’un « pacte de carrière ». Parmi les pistes évoquées, il envisageait de proposer aux enseignants, après deux et quinze ans d’exercice, un entretien de carrière visant éventuellement des réorientations professionnelles. Depuis cette annonce, plus rien d’officiel, jusqu’à aujourd’hui. Il s’avère que dans des circonscriptions tests, des « entretiens de carrière » pour les enseignants sont lancés à titre expérimental.
Un lien avec le futur entretien professionnel
Ces entretiens ont bien vocation à devenir « l’un des volets du futur entretien professionnel », généralisé à compter de 2012, qui portera sur 7 thèmes (les résultats professionnels obtenus par le fonctionnaire, ses objectifs, sa manière de servir, les acquis de son expérience professionnelle ses besoins de formation et ses perspectives d’évolution). L’articulation et la complémentarité entre les deux entretiens ne sont pas encore définies. Pour autant, le ministère affirme qu’en l’état actuel, ils doivent être déconnectés d’une appréciation de la valeur des enseignants.
Les grandes lignes du dispositif
Un courrier de la direction générale des ressources humaines (DGRH) vient préciser les modalités de cette expérimentation. Pour l’entretien à deux ans après la titularisation, il s’agira d’un « point d’étape sur l’adaptation à l’emploi ». Pour celui réalisé après vingt ans d’exercice, « il conviendra d’aider l’enseignant à se projeter sur la deuxième partie de sa carrière. » Mais là où le bât blesse, et cela devient un art de vivre au ministère de l’éducation nationale, c’est que ce dispositif est lancé sans la moindre concertation alors que celle-ci devait être « large » et associer « tous les acteurs concernés » selon les termes de Luc Chatel. Par ailleurs, dans le 1er degré, les entretiens devraient être conduits par les inspecteurs de circonscription ou, à défaut, par un conseiller pédagogique, voire...le directeur de l’école de rattachement de l’enseignant.
Précisions du ministère
Le SNUipp s’est immédiatement adressé au cabinet du ministre et sera reçu dans les prochains jours. Quelques précisions ont déjà été apportées : Ces entretiens s’inscriraient bien dans le cadre de la loi mobilité et du pacte de carrière. Ils ne remplaceraient pas les modalités actuelles d’évaluation des enseignants. Sur ce dernier aspect, on peut alors s’étonner des termes du courrier de la DGRH, qui indique en substance, que dès 2012 et pour les enseignants qui auront deux ans et/ou quinze ans et plus d’ancienneté, cet entretien constituera bien un des volets du futur dispositif d’évaluation professionnelle. Le ministère vient aussi de donner son accord oral, pour que les enseignants ne soient pas contraints de participer à ces entretiens et que les CPC et directeurs d’écoles n’aient pas à les mener.
Consignes du SNUIpp national
Quoi qu’il en soit, et dans l’attente de l’audience qu’il vient d’obtenir, le SNUipp lance deux consignes en direction des enseignants des écoles. D’une part, les enseignants qui participent à ces entretiens doivent être volontaires. D’autre part, il ne saurait être question que les directeurs d’écoles ou les conseillers pédagogiques aient à conduire ces entretiens. Ce n’est ni leur rôle, ni leurs missions. Il les appelle donc à décliner d’éventuelles demandes des inspecteurs qui iraient en ce sens.
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022