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publie 13 septembre 2012

Education prioritaire : Un rapport sur le dispositif “ECLAIR”

Une remise à plat du dispositif ECLAIR, c’est ce que préconise l’Inspection générale dans un rapport peu flatteur sur l’efficacité de l’éducation prioritaire. Il suggère notamment de redessiner la carte de l’EP et de prendre mieux en compte les territoires ruraux.

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Pertinence des territoires, pilotage du dispositif, rôle du préfet des études, innovation pédagogique… un rapport de l’Inspection générale sur l’élargissement du programme CLAIR (collèges, lycées, pour l’ambition, l’innovation et la réussite) en programme ECLAIR incluant les écoles primaires, préconise une remise à plat du dispositif. Lancé en 2010, élargi au primaire un an plus tard, le système était venu se substituer aux RAR (Réseaux ambition réussite) eux-mêmes critiqués lors de leur lancement en 2006, notamment parce qu’ils réduisaient le nombre d’établissements éligibles comparé au dispositif ZEP. Le bilan qu’en tire l’Inspection dans son rapport datant du mois de juillet, est plutôt sévère sur certains aspects, en particulier sur celui de l’efficacité : « les effets du programme ECLAIR sont très modestes dans les écoles et les établissements. La plus-value éducative et pédagogique est limitée » dit-il.

Une nouvelle cartographie pour l’EP

De ce constat général mais décliné et détaillé dans le rapport, l’IGEN avance quelques propositions phares. Il propose en particulier une relance ambitieuse de la politique d’éducation prioritaire s’appuyant sur une révision dès 2013 de la cartographie de l’EP prenant mieux en compte la situation des communes rurales et des territoires sensibles. Cette carte devrait en outre être révisée régulièrement, tous les quatre ou cinq ans selon l’IG. Reprenant l’idée chère à l’ancien gouvernement d’un « recentrage sur les savoirs fondamentaux », il préconise également de « renforcer le lien école /collège dans la perspective de l’école du socle », tout en suggérant de sortir les lycées du dispositif.

Innovation en panne

Quant à l’innovation pédagogique qui devait constituer un des piliers de la réforme, le rapport estime qu’elle constitue « un point faible » et que « l’accompagnement pédagogique demeure insuffisamment mobilisé ». Les ECLAIR n’ont pas su, selon lui, mettre en place l’innovation et l’expérimentation. Mais la définition de ces notions reste à construire, c’est d’ailleurs une des préconisations sur ce volet qui propose aussi de « mobiliser l’ensemble des corps d’inspection pédagogiques autour de la continuité des apprentissages dans ce parcours de l’école primaire ».

Harmoniser les systèmes indemnitaires

Partisans du recrutement sur postes à profil, les rapporteurs estiment qu’il faut « encourager » son extension au primaire pour les directeurs et professeurs des écoles « dans le cadre départemental », mais avec une harmonisation de la publication de l’ouverture de ces postes. Il souhaite aussi « mettre en cohérence les divers régimes indemnitaires dans l’éducation prioritaire », régimes qui sont aujourd’hui non seulement disparates, mais qui manquent souvent de transparence quand ils ne relèvent pas, parfois, de l’arbitraire. On ne saurait mieux dire, s’agissant d’un dispositif indemnitaire reposant sur le mérite et auquel le SNUipp est en tout état de cause opposé. Les inspecteurs n’écartent pas non plus «  le recours à la modularité de la rémunération pour répondre aux besoins d’autres territoires en difficulté, ruraux notamment ».

Du temps pour réformer l’EP

En conclusion, le rapport invite donc à «  une remise à plat de l’éducation prioritaire ». Cela « s’avère indispensable » ajoute-t-il également, précisant qu’il faut « définir une temporalité de réforme qui ménage le temps nécessaire à l’expérimentation et à l’évaluation et assure aux équipes la stabilité dans les orientations, stabilité indispensable à une action pédagogique durable et efficace ». Un discours qui tranche au vu de l’empilement des réformes passées qui se sont succédé sans véritable évaluation, d’avantage au gré des politiques budgétaires de l’Etat que de l’intérêt des élèves. Cette remise à plat de l’éducation prioritaire, que l’Inspection générale appelle de ses vœux, le SNUipp la souhaite aussi. Reste à définir les axes de travail, qui ne sont pas, pour le syndicat, forcément les mêmes que ceux avancés par les rédacteurs du rapport.

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