Un groupe de travail sera prochainement créé pour préparer une réforme de l’enseignement de la « morale laïque » à l’école. Un projet qui fait polémique.
Dans un entretien au Journal du dimanche daté du 2 septembre, Vincent Peillon a annoncé la prochaine mise en place d’un groupe de travail sur l’enseignement de la « morale laïque ». Le ministre estime que cet enseignement doit être harmonisé pour enseigner aux enfants les principes et comportement du « vivre ensemble », notion qui figurait au programme du primaire jusqu’en 2008 avant d’être remplacée par « l’instruction civique et morale ». Le ministre estime que la question de la laïcité à l’école a été plusieurs fois interrogée ces dernières années, par exemple avec le débat sur les mamans accompagnantes voilées ou la présence de viande halal dans le menu des cantines. « La laïcité, ce n’est pas la simple tolérance, c’est un ensemble de valeurs que nous devons partager », a-t-il observé, estimant que « pour les partager, il faut qu’elles nous soient enseignées et qu’elles soient apprises (...) Il faut reconstruire entre les enfants de France du commun ».
Poser des questions éthiques
Si ces propos ont suscité la polémique, essentiellement à droite où l’ancien ministre de l’Education nationale Luc Chatel qui avait réintroduit à l’école la leçon de morale a tenu des propos très durs, établissant un parallèle entre les propos de son successeur et Philippe Pétain ( !), d’autres les ont accueilli favorablement. « L’enseignement de la morale laïque doit être l’occasion de poser des questions éthiques aux élèves », estime par exemple le sociologue Jean Baubérot. Le ministre entend donner jusqu’à 5 mois de réflexion au groupe qu’il n’a pas encore nommé. Il devrait lui fixer "trois objectifs : qu’il y ait une cohérence depuis le primaire jusqu’à la terminale, que cet enseignement soit évalué, qu’il trouve un véritable espace". Ce dernier devra entre autre répondre à quelques questions complexes, comme celle de la définition de la notion de « morale laïque » comparée à celle « d’instruction civique », mais aussi les déclinaisons d’un tel enseignement dans le primaire.
L’expertise des enseignants aura son mot à dire
Pour le SNUipp, même si cette question n’est pas la plus urgente et qu’elle devrait prendre place dans la refonte globale des programmes, il n’est pas interdit de réfléchir sereinement aux valeurs communes sur lesquelles se fonde un vivre ensemble respectueux et émancipateur. De ce point de vue, la solution ne se situe pas dans le retour à la leçon de morale sur tableau noir mais bien dans une approche renouvelée de cet enseignement : débats réglés, débats philosophiques, projets autour de la citoyenneté... Des expériences multiples se sont développées dans les écoles. Elles devront avoir leurs places au sein de la future mission installée par le ministre.
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022