300 M€ d’économie 496 M€ de dépenses en moins du fait des suppressions de poste, 196 M€ de dépenses en plus du fait de la revalorisation : opération créditrice pour l’État, mais pas pour l’école.
3 enseignants sur 4 ne verront rien. Après deux ans d’attente sur les revalorisations salariales, c’est finalement un scénario au petit pied que le ministre Luc Chatel a présenté au début du mois d’avril. A partir du 1er septembre, seulement 190 000 enseignants sur les 875000 en fonction bénéficieront d’une augmentation nette mensuelle mais pas de quoi « flamber ». 20 000 d’entre eux nouvellement recrutés au master ( 7 000 pour le primaire) toucheront 157 euros net de plus par mois en débutant directement à l’actuel 3ème échelon des PE (voir tableau). Et ce alors, qu’à Bac + 5, ils devront faire une année d’étude supplémentaire, non rémunérée. Pour les 170000 autres enseignants déjà en poste, la revalorisation se fait par un changement d’indice des échelons 3, 4 et 5. Les enseignants à l’échelon 3 et 4 toucheront environ 57 euros mensuels nets de plus. Ceux à l’échelon 5 toucheront 53 euros mensuels nets supplémentaires. Et pour tous les autres ? Rien.
Le gros de la troupe en 2011, peut-être !
Le ministre a évoqué 2011 du bout des lèvres pour une éventuelle revalorisation des échelons 6 et 7 en fonction des « économies réalisées avec les suppressions de postes ». Tout en reconnaissant le problème de l’accès insuffisant des professeurs à la hors classe, il a écarté pour 2010 toute mesure concernant le milieu ou la fin de carrière. Du côté des syndicats, les réactions ont été plutôt vives. Le SNUipp a parlé « de mesures en trompe l’œil et profondément inégalitaires ». Il considère que ce dossier n’est pas clos et invite les enseignants à se saisir de la lettre pétition « pour une revalorisation de tous » (voir ci-dessous).
Travailler plus pour moins de pouvoir d’achat
Miroir aux alouettes, le slogan présidentiel « moins de profs mais mieux payés » s’apparente à la double peine pour les enseignants. Non seulement, depuis 2007, pas moins de 45 000 postes se sont volatilisés. Et aujourd’hui, c’est la possibilité même d’une nécessaire revalorisation pour tous les enseignants qui part en fumée. Pourtant, chiffres de l’OCDE à l’appui, les syndicats et le ministre lui-même ont maintes fois souligné la faible rémunération des enseignants français. Dans le primaire, ils travaillent 100 heures de plus que la moyenne de l’OCDE, mais gagnent 5 000 euros de moins par an après 15 ans d’exercice. Depuis 2000, selon les syndicats, la perte de pouvoir d’achat des fonctionnaires se chiffre à près de 9 %. Mais, a priori, là où les besoins sont ressentis par tous, le ministère préfère jouer individuel que collectif. La défiscalisation des heures supplémentaires en 2009 dans l’enseignement aura coûté 340 millions d’euros, plus d’une fois et demie, la somme consacrée à cette revalorisation qui laisse tous les enseignants sur leur faim.
Pétition
Le SNUipp lance une pétition exigeant « des mesures qui concernent l’ensemble de la profession » et « des négociations qui débouchent sur une réelle reconnaissance de notre métier ».
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Dernière mise à jour : vendredi 16 septembre 2022